Visas d’entrée au nigeria à partir de 2020 : quid de la libre circulation des biens de la cedeao ?

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A lors que le pays a fermé sa frontière au Bénin voisin depuis des mois, le Nigeria compte désormais l’étendre à un niveau continental. Le visa sera donc imposé aux pays africains à partir de janvier 2020.

Si les restrictions de Mahamadou Buhari étaient légion, nul ne voyait venir cette décision : « Tout détenteur d’un passeport africain voyageant au Nigeria devra effectuer leur formalité de visa à leur arrivée en début d’année 2020 ». Un communiqué qui vient de la Présidence a confirmé cette décision au motif

Avoir donc un passeport africain pour voyager au Nigeria pourront effectuer leur formalité de visa à leur arrivée dès janvier 2020 afin de faciliter la libre circulation des personnes sur le continent, a annoncé le Président Mahamadu Buhari. Motif avancé : Promouvoir la libre circulation des populations sur le continent.

Pourtant, le Nigeria fut le bon dernier à signer son adhésion à la zone de libre-échange continentale (Zleca), lors du sommet de l’Union Africaine sur la question. On était alors en juillet avant que les restrictions de toute part prennent forme avec ses voisins, dont le Bénin qui subit la conjoncture.

Première force économique du continent malgré la rivalité Sud-africaine, il faut rappeler que le pays de P SQUARE, Davido ou JAY JAY Okocha est membre de la CEDEAO. Espace communautaire où la libre circulation des biens et des personnes est prônée. Un engagement qui a été validé par Lagos, mais qui prend une autre orientation au vu des humeurs protectionnistes de Mahamadou Buhari.

Premier marché du continent avec 190 millions d’habitants, la décision remet en cause l’idéal de l’UA qui est de circuler librement entre Nations du Continent. L’unité des pays est mise à mal, car le Maroc était allé dans la même dynamique. En fin 2018, le royaume Chérifien avait pris pareille décision alors qu’une demande d’intégration à la CEDEAO fut formulée.

Au final, l’unité tant prônée au nom du panafricanisme ne devient qu’un leurre : les intérêts prévalent désormais.

On attend de voir ce qui sera décidé aux prochains sommets de l’UA et de la CEDEAO.

Idrissa Keita

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