Tout juste 41 ans, le chantre de la révolution africaine nous quittait

Publicité

Figure imposante du genre musical classique africain , apôtre de la Révolution Démocratique Africaine déclenchée par Sékou Touré, sorti des coulisses par l’ingéniosité culturelle de Keïta Fodéba , Elhadj Ibrahima Sory Kandia Kouyate est le chantre africain qui a le plus marqué l’histoire contemporaine de la Guinée et de l’Afrique.

Kandia , à l’image de Myriam Makeba ou de Oum Kalthoum , fût un artiste pleinement engagé pour la cause de son peuple et du continent africain .
Quelle portée faut- il donc donner au genre musical des années de la Révolution guinéenne ? Une portée pédagogique et un goût ludique .

Il y a tout juste une semaine , de Paris , j’appelais , par l’entremise de Djiwo , Papa Kouyaté, « le sorcier « , célèbre percussionniste guinéen, par ailleurs, membre du quintette de Myriam Makeba. D’une sagesse qui naît de l’expérience , il me définit le sens qu’ils (les artistes et musiciens) accordaient à leurs productions.

Ce sens s’acquérait, à cette époque , dans la conscience sociale . Il s’acquérait bien plus sûrement dans la richesse du folklore artistique et culturel de l’Afrique . Cette connaissance,  de l’art et de sa portée , doté l’esprit de l’artiste et/ou du musicien  révolutionnaire d’une rigueur aussi impitoyable dans l’analyse des situations de sa société que dans l’exercice de son travail.
Revenons donc à Sory Kandia Kouyaté . Sa notoriété fut le point le plus culminant du succès des classiques africains. Pour la Guinée , c’est une réussite suprême , la rétribution d’une véritable et sérieuse politique culturelle de réhabilitation de l’Afrique qui, en cette période postcoloniale, se libère des stigmates de la domination culturelle. Pour les révolutionnaires africains , c’est l’ouverture d’une émancipation culturelle , le triomphe d’une pensée politique qui mettra en exécution les idéaux pour lesquels ils sont le plus préoccupés…
La musique de Kandia , à la lisière de la tradition et de la modernité , révèle un ensemble d’états de consciences.
25 décembre 1977, triste jour pour les nombreux mélomanes de Kandia. Charlie Chaplin aussi s’en allait au même moment.

Le mont Nimba se lamente . Les larmoiements du Kilimandjaro étreignent les cœurs . Un silence funeste couvre les ruissellements du Niger.  Enfin , et enfin , sous les pieds du mont Kakoulima , un silence de mort règne . Kandia s’en est allé laissant l’Afrique orpheline de son sourire , de sa verve et de son élégance.
C’est l’Afrique qui s’émeut. C’est le peuple qui lui rend un dernier hommage. Il est vivant encore ce Kandia , il est éternel . Il n’est pas mort . Il vit en chaque humain pétri de l’amour de l’Afrique.
Kandia , comme le soleil , réapparaît à chaque aube pour se reposer , à chaque crépuscule ,au pays des ancêtres trépassés.
Entre,  <<la  voix de  la Révolution africaine >>>, par les sept (7) portes du paradis .

Par Dramane DIAWARA 

Publicité