L’affaire dite du « 28 septembreʺ est l’un des dossiers les plus complexes sinon le plus complexe qui assaille le régime Alpha Condé. Cela en raison de l’enchevêtrement des évènements, de la gravité des faits (crimes contre l’humanité) mais aussi, de la qualité officielle des différents protagonistes qui interviennent de près ou de loin dans cette affaire.
Suivez l’entretien vidéo :
En décembre 2016, un tournant majeur dans la manifestation de la vérité avait été atteint dans ce dossier. Le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba » qui, à l’époque des faits, était l’aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, en même temps, chef de la garde présidentielle qui est publiquement pointée du doigt dans cette affaire avait été arrêté mettant ainsi fin à sa cavale du côté Dakar au Sénégal.
Mais, depuis l’incarcération de ce dernier à Conakry, les actions de l’exécutif guinéen tendent de plus en plus vers une personnalisation du dossier du 28 septembre à l’effet de minimiser la portée des actes des autres hauts dignitaires de la république qui y seraient impliqués. À en croire les avocats proches du dossier, il se murmure qu’une requalification des faits, allant du crime contre l’humanité vers des crimes simples de droit commun, serait en train d’être machinée par les autorités guinéennes à l’aune du pauvre Toumba Diakité, le bouc émissaire.
Or, cette affaire judiciaire aux embranchements politiciens et géopoliticiens évidents, soulève des interrogations que le Guinéen lambda ne parvient guère à répondre.
En effet, pour ceux qui sont imbus du dossier, il est presqu’un secret de polichinelle que l’affaire 28 septembre, si elle est bien traitée et que les vrais acteurs soient entendus, créerait un véritable big bang politique tant les implications peuvent être importantes.
Pendant ce temps, en Guinée, nul n’en parle –et pouvoir –et opposition, silence de cimentière. Dans cette omerta absolue, la situation sanitaire du commandant Toumba va de mal en pire. Toumba souffre d’une hernie blanche et d’une fissure de sa ligne abdominale ; la tumeur se trouvant sur sa poitrine aurait atteint des dimensions extrêmement inquiétantes et si des mesures urgentes d’évacuation sanitaire ne sont pas prises, le commandant Toumba, selon ses avocats, semble être disposé à entamer une grève de la faim jusqu’à expiration de ses jours ou entendement de sa cause. De là, un suicide ou un décès ne devrait guère étonner personne.
La complication du dossier « Toumba » aiguise notre réflexion vers cette interrogation :
« QUI AURAIT INTÉRÊT A CE QUE TOUMBA DIAKITÉ SE TAISE A JAMAIS ? »
Parallèlement, de l’autre côté de l’atlantique, l’institution issue du « Traité de Rome » auquel la Guinée reste signataire, en attendant de prouver le manque de volonté ou l’incapacité des autorités de Conakry à conduire à bon port cette affaire, demeure attentive à l’évolution de ce dossier ô combien sensible pour notre république.
Pour donc mieux cerner toutes les problématiques qui siéent à cette affaire, la Direction de votre média www.guineeactuelle.com , toujours fidèle à sa ligne éditoriale qui pour l’essentiel, consiste à informer les Guinéennes et les Guinéens sur les véritables sujets qui empestent et biaisent notre développement, a reçu pour vous deux personnalités incontournables dans ce dossier. Il s’agit des avocats du commandant Toumba Diakité en l’occurrence, Maitre Paul Yomba Kourouma et Maitre Aboubacar Sylla.
Avec nos deux hôtes, nous avons passé en revue tous les faits qui se rapportent à l’incarcération de Toumba Diakité et à la possibilité de la tenue d’un procès devant porté sur l’affaire du 28 Septembre. Du reste, d’une manière générale, nous avons échangé non seulement sur la situation générale des détenus en République de Guinée, mais aussi, nous avons questionné le fonctionnement de notre justice et le statut du barreau.
CHERINGAN
