Insalubrité : conakry envahie par des ordures (grand reportage)

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En cette période de grandes pluies, la capitale guinéenne Conakry sombre dans une insalubrité totale. Aucune partie n’est épargnée : Le long des routes et des rails, les marchés, les quartiers, etc.

Le grand marché de Madina, où nous avons fait un tour récemment en est un exemple patent.

Avaria est une partie de ce marché où les ordures cohabitent avec les marchands. En effet,  immondices et commerçants se côtoient et se tutoient à souhait. Ceci au vu et au su des autorités en charge de la gestion des ordures. C’est pourquoi la rédaction de newguinee.info est allée constater de visu les réalités sur le terrain. Interrogés, les citoyens n’ont pas donné leurs langues au chat.

Arnaque, fausses taxes…

Ainsi, pour Hadja M’mah, marchande à Avaria côté autoroute, cette situation est inexplicable. « Nous vivons une situation très difficile avec ces ordures. On paie les taxes mais on ne sait pas où elles vont. Ici c’est comme ça du lundi au dimanche, toutes les saletés qu’on ramasse dans le marché sont déversées ici. Ça sent mauvais, on ne peut pas respirer avec l’odeur nauséabonde qui se dégage. A vrai dire, nous souffrons. On n’a pas d’autres places sinon on ne serait pas ici, car c’est trop sale», nous a-t-elle confié.

Un peu plus loin, se trouve Mamadama, vendeuse de friperie. Pour elle, la situation des ordures du marché de Avaria les dépasse. «Moi, cette affaire d’insalubrité du marché de Avaria me dépasse à plus d’un titre. On nous arnaque tous les jours pour le paiement de taxe, mais le résultat est zéro. Parce que tout le temps, nous côtoyons les saletés à longueur de journée. Ces immondices dégagent une odeur insupportable, ils augmentent de jour en jour mais personne ne vient jamais débarrasser. Nous souffrons avec ces ordures franchement», renchérit-elle.

Moussa Keita, lui, est conducteur de taxi. Pour lui, la situation des ordures sur le long des routes, surtout à cet endroit de Madina est inadmissible. « Parce que c’est la même route que nos autorités empruntent donc ils voient la situation et ne disent rien. Cette année, nous avons payé les vignettes à 370 mille francs guinéens. Mais le résultat zéro, les routes sont gâtées, en plus de ça les ordures viennent s’imposer à nous dans la circulation», a indiqué M. Keita.

La gestion des ordures dans la capitale doit être la priorité des priorités. Car, elle vient d’être la cause de la perte de vie d’au moins 11 personnes dans la banlieue de Conakry, à Concasseur, commune de Ratoma. Où la décharge de composte s’est éboulée sur les habitations le mardi 22 Août dernier.

La colère d’un religieux…

D’ailleurs, cette situation ne laisse pas de marbre le cardinal Robert Sarah, ancien archevêque de Conakry. Présent à Conakry à l’occasion de la double dédicace de ses livres : “Dieu ou rien” et “la force du silence” le jeudi 7 septembre dernier, l’actuel pensionnaire du Vatican a saisi l’opportunité de son récent séjour à Conakry pour s’exprimer sans langue de bois.

‘’J’ai vu des gens qui laissent leurs poubelles au milieu de la route. Je n’ai vu un tel comportement dans aucune ville au monde. Comment des gens, intelligemment, portent des saletés et les laissent au milieu de la rue ? Ayons honte de la Guinée… cette saleté physique représente peut-être la saleté intérieure, la saleté qui est dans notre cœur’’, s’est-il ainsi indigné.

Par ailleurs, les emprises des grandes artères de Conakry n’échappent point à cette situation plus que honteuse que vivent les Conakrykas. A ce niveau, il n’est pas rare de voir des tas d’immondices entassés partout dans la capitale guinéenne, laquelle selon les chiffres, produit trois (3) tonnes d’ordures par jour.

Nous y reviendrons…

Ben Youssef DIALLO

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