Société : nombre record de mariages à l’approche du ramadan

Publicité

De nombreuses personnes attendent l’approche du mois de ramadan pour se marier. Ces deux derniers mois, les samedis et dimanches sont particulièrement surchargés dans les mairies et autres bureaux de l’état-civil.

Entre avril et mai, les communes ont enregistré un grand nombre de mariages. Matam bat le record. « Pour le moment, nous sommes à 418 mariages », annonce l’officier d’état-civil, Youssouf Keita pour qui « La liste n’est pas close, puisqu’il y a quelques jours encore avant le mois saint de ramadan ».

La commune de Ratoma par contre, a enregistré moins de mariages que celle de Matam. « Au mois d’avril qui coïncide un peu à l’arrivée du mois de Ramadan, on a fait 190 mariages. Pour le mois de mai, l’enregistrement est en cours, mais il faut noter que le dimanche passé (le 06 mai) nous avons enregistré 54 mariages », explique Mamadou Kaana Baldé, officier d’état-civil à Ratoma.

« Avec les statistiques du mois de mai, le nombre de mariages va sans doute nettement augmenter», prévoit-il.

En cette année 2018, les services de l’état-civil ont enregistré plus de couples jeunes, selon Youssouf Keita : « Il y a un remède fondamental qui se fait maintenant et qui est encourageant. Les jeunes d’une vingtaine d’années se marient maintenant››.

La célébration des mariages en prélude au mois saint de ramadan est-elle recommandée par l’islam ? Non, répond Aboubacar Camara, imam à Dixinn qui y voit une volonté  des mariés : « Aucun précepte de l’islam ne dit que les musulmans doivent obligatoirement se marier à quelques jours du mois de ramadan. Tous les mois sont permis pour célébrer les unions licites. C’est simplement la volonté des uns et des autres, mais il ne s’agit aucunement d’une pratique religieuse imposée ».

Si la pratique n’est pas religieuse, elle est cependant fortement encouragée par certaines familles. C’est même une exigence pour d’autres. Sous couvert de l’anonymat, un homme qui a célébré son mariage religieux le 05 mai et celui civil le 06 à la mairie de Ratoma nous a expliqué que ses parents lui ont mis la pression. « Les parents m’ont dit que le ramadan ne me trouvera pas sans femme », raconte-t-il.

Mme Kandé AÏba Diaby s’est mariée le dimanche 06 mai à la commune urbaine de Fria. Pour elle, son mariage à cette période est une simple coïncidence : « Mon mariage devait être célébré depuis le mois de janvier, la période à laquelle j’ai rencontré mon mari. Mais de rejet en rejet, les familles sont convenues de maintenir la date de l’approche ». Mais en s’appuyant sur les dire des sages sur les avantages d’être avec son mari pendant le mois béni du ramadan, la nouvelle mariée approuve la date de son mariage. « Mais les sages disent que quand la femme se marie et prépare pour son mari pendant le ramadan, c’est une grande bénédiction. Donc, quelque part, c’est ce qui a motivé les parents à maintenir cette date », affirme-t-elle.

Généralement, les week-ends, jours de joie pour les couples sont des jours de gène pour certains citoyens. Ces derniers se plaignent  des nombreux embouteillages occasionnés à Conakry. « Ce n’est pas mauvais de célébrer les mariages, mais ils devraient choisir des jours différents pour éviter d’empêcher les autres de circuler sans être confronté à ces interminables embouteillages » conseille Abdoulaye Soumah, un citoyen.

Les samedi 12 mai et dimanche 13, le dernier week-end avant le ramadan qui devrait commencer le 16 du mois en cours, plusieurs mariages seront sans doute célébrés. Les registres d’états-civils seront donc élargis.

La célébration des mariages avant le mois saint de ramadan devient un phénomène de société. La pratique s’ancre de plus en plus dans les habitudes guinéennes.

Kadiatou Kouboura BALDE

Publicité