Société : le talent de plusieurs femmes brisé par le harcèlement sexuel

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Des femmes talentueuses sont souvent victimes d’harcèlement  sexuel dans leurs  lieux de travail, soit par leurs propres employeurs, soit par des collègues de service. Cette pratique empêche d’une part leur évolution professionnelle.

Dans les entreprises, les femmes sont nombreuses à déposer leur demande de stage ou d’emploi dans l’optique d’acquérir des expériences pouvant leur permettre de gagner dignement leur vie. Mais, c’était sans connaitre les réalités du terrain.

A Conakry, capitale de la Guinée, la pratique fait lésion dans les structures publiques et privées, selon plusieurs témoignages de certaines victimes.

« Je travaillais en ville (Kaloum, ndlr) dans une entreprise, au début l’accueil a été chaleureux et tout se passait bien. Quelques mois plus tard, le directeur a voulu que je sois sa petite amie, mais j’ai refusé. A chaque fois que l’occasion se présentait, il ramenait le sujet. Un dimanche, il m’a programmé au bureau pour lui remettre des dossiers. Arrivée au bureau, j’ai su ses intentions mais il était trop tard donc il a voulu abusé de moi, j’ai réuni toute ma force pour m’en fuir  » raconte Mademoiselle X, une des victimes de cette pratique.

Poursuivant son histoire, notre interlocutrice affirme avoir été virée de la boîte à cause de son refus de coucher avec son patron.

 « Il m’a menacé que si je dévoile quoi que ce soit, les conséquences seront amères. J’ai gardé le silence, mais il a remis aux autres employés les fonctions dont j’occupais et un beau matin, il m’a licencié. Perdue, j’ai porté plainte mais il a été plus fort que moi et m’a accusé de détournement. Donc je n’ai rien pu faire » regrette-t-elle.

A l’image de celle-là, plusieurs  autres femmes subissent les mêmes sorts à longueur des journées dans leurs lieux de travail.

En Guinée le harcèlement est pourtant prévu et condamné par les lois du pays, notamment par le code de travail en son article 277.

« Le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne de façon répétée , des propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit porte atteinte à sa dignité en raison de leurs caractères dégradants ou humiliants soit créé à son encontre une situation d’intimidation hostile ou offensante. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait même non répété d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuel que celui-ci soit rechercher au profit de l’auteur des faits » a défini Jean Kamano juriste, avant d’évoquer les sanctions qui pourraient en découler  en cas d’harcèlement sexuel.

«Ce même article (277) prévoit comme sanction que les faits mentionnés à l’aliéna un et deux sont punis de peine d’emprisonnement de trois mois à un an et d’une amande de cinq cent mille à un million des francs guinéens ou de l’une de ces deux peines toute personne qui se rendrait coupable de ce comportement. Les peines prévues à l’aliéna trois sont portées à un emprisonnement de deux ans et à une amende de deux millions des francs guinéens » a-t-il prévenu

Mata Malick Madou

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