Slecg : le congrès de tous les dangers

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La branche du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée que dirige Souleymane Sy Savané a ouvert son congrès ce mercredi 16 mai 2018. Le ministre du travail est accusé par le camp d’Aboubacar Soumah de soutenir ceux qui l’ont exclu il y a quelques mois du syndicat des enseignants. Il menace d’ailleurs de déclencher un mot d’ordre de grève à partir du lundi, si le congrès qui a lieu à l’école nationale des arts et métiers (ENAM), se tenait sous la bannière du SLECG. La menace n’ébranle pas pour l’instant les congressistes qui comptent d’ailleurs élire un nouveau bureau national le mercredi 17 mai 2018.

Ce n’est pas la prochaine grève qui peut inquiéter, c’est la colère qu’elle pourrait provoquer chez les amis de l’école. Ils sont nombreux. Nos gouvernants n’hésitent pas à dire ce qui ne se doit pas. Année blanche, année blanche, comme si c’était normal. Ou bien que cela plairait aux apprenants dont l’avenir est de plus en plus compromis. Alors, arrêtons de justifier une injustice. Il n’y a pas longtemps, l’État était en train de s’appuyer sur la même nature de conflit pour retarder les négociations qui auraient pu nous éviter un mois sans cours. Ils savaient qu’ils étaient capables de créer des troubles et des confusions dans les têtes de tout le monde. Sauf qu’ils ignoraient que tout pouvait leur échapper. Progressivement, ils ont fait voir leur limite.

Il n’y a aucun principe qui oblige ce gouvernement à profiter des divisions et des différends à l’intérieur des structures syndicales pour agir ou ne pas agir. Il a soutenu et accompagné ouvertement un bureau dont le mandat avait expiré. Il a utilisé toute la force publique pour violenter les syndicalistes pro Soumah. Il continue de le faire à travers certains administrateurs véreux. Aucun principe n’a été respecté jusqu’ici.

Le ministre du travail interrogé sur ce sujet a laissé entendre que « le gouvernement ne peut empêcher la tenue d’un congrès, ce serait une immixtion dans les affaires syndicales ». M. Damantang Albert Camara a ensuite tenté de rassurer : « Mais nous continuerons à discuter avec Aboubacar Soumah ». Plusieurs éléments contredisent cependant, tous les propos doux et plus ou moins rassurants du ministre du travail. S’il ne soutient aucun syndicaliste, nous sommes d’accord avec lui qu’il doit poursuivre les discussions avec le bureau que dirige Aboubacar Soumah. Il n’y a pas d’interlocuteur à chercher, il est juste en face.

À Soumah de savoir que si la grève peut être un instrument de pression à exercer sur le pouvoir, ce n’est pas aussi mauvais de privilégier le calme dans les écoles en cette fin d’année scolaire. Il y a un moyen de bloquer les manœuvres en cours s’il y en a une qui préoccupe. C’est de s’assurer qu’on a toujours au sein du SLECG dont on proclame l’unité, les enseignants qui soutiennent le bureau national. Ainsi, le bureau à même de paralyser le secteur de l’éducation pourra alors aux yeux de l’opinion, valablement défendre les hommes de la craie. Le tribunal du travail peut être saisi et c’est seulement le contenu des textes qui sera consulté pour mieux départager les deux camps. À ce stade et au moment où l’autre branche du même syndicat organise un congrès à Conakry dans un établissement public.

Jacques Lewa

 

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