Sexisme accepté et justifié : le cas guinéen

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Il suffirait d’une petite dispute, entre un homme et une femme, pour constater que les considérations sociales sont très sexuées en Guinée.  Une seule formule récurrente résume tout: « Il ne faut pas vous mettre à son niveau. C’est une femme et vous n’avez donc pas les mêmes prédispositions mentales ».

L’environnement social contribue naturellement à différencier les sexes. Dès la phase de socialisation primaire, les tâches domestiques sont sexuées : les garçons s’occupent de jouer au ballon, d’aller au champ, de faire le bricolage quotidien ; tandis que, les filles jouent avec des poupées, s’occupent d’aller au marché, de nettoyer la vaisselle et de faire la cuisine. Sans aucun doute, les tâches confiées aux personnes de sexe féminin sont largement plus contraignantes et pesantes que celles assignées aux jeunes garçons. Les prédispositions psychologiques de la société guinéenne trouvent l’homme et la femme dissemblables en tous points

Pourquoi cette pratique discriminante ? La réponse, quoique simpliste, indique que la femme est « étrangère » chez son père et, par conséquent, elle est supposée rejoindre, d’un jour à l’autre, son foyer conjugal. Un argument sexiste à prendre avec toutes les distances rationnelles possibles.

De la famille jusqu’à l’environnement professionnel, en passant par l’école, la trajectoire d’un homme et d’une femme n’est souvent pas la même. Toutefois, depuis quelques années, avec la scolarisation massive des jeunes filles, ce constat tend à s’améliorer.

Bien que les femmes soient actives dans tous les secteurs de la vie de la nation, en Guinée, il existe toujours des « métiers d’hommes » et des « métiers de femmes ». Ce qui est tout de même paradoxal quand on observe les efforts qui sont faits, depuis l’indépendance du pays jusqu’à nos jours, pour l’émancipation et la promotion de la gente féminine sur le plan politique, économique et culturel.

Par Dramane Diawara

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