Securite routiere : les stationnements illégaux persistent malgré les mesures annoncées par la direction de la sécurité routière

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R endre la ville propre ne se limite pas seulement à se débarrasser des ordures entassées aux abords des grandes voies de circulation. La gestion de l’occupation des emprises de la route et du stationnement anarchique des engins roulants dans l’espace public est une autre paire de manches qu’il faut également gagner pour mettre plus en lumière le travail de nos nettoyeurs volontaires. Ces véhicules privés ou utilitaires et autres engins de chantiers en panne ou simplement mal garés sur nos routes et leurs emprises encombrent les chaussées et peuvent être la source de nombreux accidents ou leurs facteurs aggravants.

Ces véhicules, illégalement stationnés sur les emprises de notre voirie urbaine, alimentent les débats dans la cité. Les uns les voient comme une conséquence de la faiblesse des autorités dans l’application des règles de sécurité routière, tandis que d’autres y voient un manque de civisme de certains citoyens ou l’exacerbation d’un sentiment de laisser-aller et d’impunité.

Pourtant, il y a 20 mois, en conclave à Kindia, la direction de la police routière, avait annoncé des mesures pour mettre fin à cette anarchie à travers une sanction sous la forme d’une amende de trois cents mille francs guinéens 300.000 Gnf, pour les citoyens qui tomberaient dans le filet des agents de sécurité routière.

Cependant, malgré tout, la situation demeure presque inchangée. Si la direction de la sécurité routière a réussi à se débarrasser des vieilles carcasses de voitures et de camions qui jonchaient les grandes artères de Conakry. On a plutôt l’impression que certains de ces engins ont été déplacés simplement en attendant la fin de l’opération de déguerpissement qui a été lancée tambours battants et à grand renfort médiatique.

En plein reportage, nous tombons sur une scène spectaculaire au grand marché de Madina, où agents de police et citoyens se titillent et se rejettent la responsabilité. Selon Camara Mamadouba, agent de police, des citoyens continuent en dépit des campagnes de sensibilisation à stationner leurs engins illégalement sur la chaussée : « nous ramassons toutes les voitures sans distinction, c’est-à-dire les voitures personnelles, les taxis pour ne citer que ceux-ci. Vous n’êtes pas sans savoir que nous enregistrons plusieurs cas d’accidents en longueur de journée à cause de la sourde oreille de certains citoyens », accuse cet agent de la police.

À la question de savoir où sont les panneaux de signalisation qui doivent informer les usagers, notre interlocuteur répond : « il y a des panneaux de signalisation au niveau de l’arrêt bus, mais ce cas, c’est ce qu’on appelle un stationnement gênant, parce que les bus ont commencé à circuler et on ne peut pas accepter qu’une autre voiture gare pendant que les citoyens cherchent à s’embarquer cela pourrait être dangereux donc aucune voiture ne doit garer là », persiste Camara Mamadouba.

Ailleurs, une autre voiture en panne est arraisonnée pour stationnement illégal. L’occupant, un mécanicien qui a voulu garder l’anonymat explique : « le propriétaire de cette voiture l’a laissé pour une panne de cardan, il m’a demandé s’il y avait des pièces, j’ai dit non, il est parti sans laisser la clé. Et c’est là qu’ils ont pris la voiture », relate-t-il.

Pour cet autre cas, l’agent de sécurité rappelle : « il a été dit aux boutiquiers, pharmaciens et autres de dire à leurs clients d’activer les feux de détresse quand ils viennent pour faire des achats chez eux, quand cela est fait, ça signifie que la voiture est soit en danger ou le propriétaire n’est pas loin parce que ces feux doivent être actifs pour cinq minutes au-delà de ce temps la batterie se décharge. Si nous trouvons le contraire, on prend le véhicule ».

Au moment où nous quittions les lieux, l’occupant et l’agent de police se disputaient chaudement autour de l’amende de trois cents mille francs guinéens (300.000 Gnf) à payer pour récupérer le véhicule.

Toutes nos tentatives pour rentrer en contact avec les autorités concernées, notamment celles de la direction de la police routière sont restées vaines.

Aminata CONDÉ pour Newsguinee.info

 

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