Sapeurs-pompiers : un service méconnu en guinée

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En Guinée, les services de sécurité et de protection civile dans tous leurs domaines de compétences rencontrent des difficultés énormes tant sur le plan professionnel que social.

Le service des Sapeurs-pompiers à l’instar des autres secteurs de sécurité et de protection civile peine à produire les résultats escomptés à cause des multiples défis auxquels il est confronté au quotidien.

Ces défis récurrents font de ce service une prestation presque inexistante en dépit des efforts consentis par ses employés.

Mr Camara Moussa, Contrôleur général à la Direction nationale de la police qui est un service paramilitaire relevant du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile (MSPC) témoigne : « Nous avons pour mission la protection des personnes et de leurs biens contre les risques de catastrophes, incendies ou accidents de la circulation. Nous sommes une mission humanitaire et publique ».

Les problèmes liés à la bonne marche de ce service sont dû à l’incompréhension des populations qui les accusent d’être  »des médecins après la mort » et qui, en outre, ont tendance à nous confondre à des unités de répression d’une part et d’autre part le manque d’équipements et la faiblesse des effectifs dans nos démembrements. Cette incompréhension amène souvent des confrontations qui rendent encore leur tâche plus difficile.

« De 2017 à nos jours, le service a enregistré plus de quatre-vingt (80) blessés sur le terrain, trois (3) camions caillassés à Kaloum, trois (3) dans la commune de Ratoma et quatre (4) autres à Matoto. Un camion-incendie coûte environ huit cents mille Euros (800.000€) et c’est grâce aux dons de certains partenaires et des personnes de bonne volonté que nous arrivons à faire ce que nous faisons. L’Etat nous assiste peu » précise t-il.

C’est seulement en 2017 que le numéro vert qui est le 18 a été relancé par L’ARPT (Agence de Régulation des Postes et Télécommunications) sur injonction de Mr le Président de la République après la faillite de la SOTELGUI.

Ce numéro reste ouvert 24h/24 mais manque de fiabilité à cause des perturbations et encombrements du réseau qui entrainent des interférences d’où la quasi-impossibilité de le joindre au moment opportun en cas de besoin.

Certaines sociétés de sécurité privées sont parvenues à voler la vedette à cette entité de l’État de par leurs prestations et équipements de pointe ainsi que leur efficacité. Celles-ci ont des contrats de protection incendie avec beaucoup d’entreprises et de sociétés privées de la place.

L’État, en tant que garant et responsable de la protection des citoyens devrait s’impliquer davantage dans ce domaine en équipant, subventionnant et améliorant les conditions de travail sans négliger les bonnes politiques et la communication afin d’informer, sensibiliser pour éclairer la lanterne des populations sur la mission de ce service au-delà des préjugés et amalgames.

Mamadou Pathé DIENG

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