Santé : la planification familiale, une réalité en guinée

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En octobre 2013, la Guinée a élaboré un plan d’action de repositionnement de la planification familiale pour la période de 2014 à 2018. Ce plan exprimait clairement l’importance de la planification familiale dans le processus de développement. Malgré les nombreux obstacles d’ordre social, économique et religieux, en Guinée de plus en plus de voix se lèvent en faveur de la planification familiale.

La planification familiale permet d’avoir un enfant, ainsi que le nombre d’enfants au moment voulu. Elle permet aussi de se protéger des MST et des IST ainsi que du VIH/SIDA. Au-delà de la science, la religion aussi autorise l’espacement des naissances. L’Évêque Joseph Togna DORÉ de l’AEMEG déclare : « L’espacement des naissances est de la volonté de Dieu. Nous ne sommes pas des animaux primaires, mais plutôt des Hommes créent à l’image de Dieu, cela signifie que nous avons des responsabilités. Faire des enfants, c’est bien, mais lorsque le nombre d’enfants que vous faites est tel que vous ne pouvez pas les éduquer, vous ne pouvez pas les encadrer, là, vous avez des problèmes avec Dieu. Parce qu’il dit que si vous n’êtes pas capable de gérer votre famille, vous êtes plus qu’un païen », soutien-t-il.

Pour permettre à la femme de se remettre de l’accouchement et maintenir l’harmonie du couple, l’Islam autorise l’espacement des naissances. Malgré la résistance de certains religieux conservateurs, de nombreuses voix se lèvent de nos jours en faveur des méthodes contraceptives modernes. Le vice-doyen chargé de la recherche à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Labé, BARRY Tahirou, déclare : « L’espacement des naissances est bien permis en Islam. La preuve est qu’il y a un verset clair dans le Coran qui dit que, l’allaitement maternel normal s’étend sur 02 ans. Les méthodes modernes de contraception ne contredisent en rien la charia musulmane », a-t-il affirmé.

Le gouvernement guinéen désire repositionner la planification familiale dans le pays. L’objectif du ministère de la santé publique est de faire passer le taux de prévalence contraceptive de 7% en 2012 à un peu plus de 22% en 2018. Pour y arriver, les jeunes sont mis à contribution. DOUALAMOU Robert Désiré est Secrétaire général du réseau des jeunes ambassadeurs pour la planification familiale. Il déclare : « pour les jeunes, les avantages de la planification familiale sont assez nombreux. Pour les jeunes filles par exemple en situation de classe ou apprenant un métier, cela leur permet d’atteindre leur rêve. Pour une personne donc qui n’utilise aucune méthode de planification, il y a des risques. La fille peut tomber enceinte en classe d’examen. Pour les femmes en décidant de choisir le nombre d’enfants à avoir, c’est déjà quelque chose qui est bien. Avec la situation difficile que nous traversons actuellement dans le pays cela permet à la femme d’être autonome », estime-t-il.

L’OMS estime que les programmes de planification familiale sont une solution gagnant-gagnant. Ils permettent le bien-être de chaque femme et garantit un meilleur niveau des ménages. Cependant, en raison des freins à la planification familiale, près de 26% des femmes en âge de procréer qui désirent se planifier n’ont pas accès aux produits contraceptifs.

Tomou TRAORE pour Newsguinee.info

 

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