Santé : la gratuité de la césarienne loin d’être effective en guinée

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L a gratuité de la Césarienne est loin d’être effective en Guinée en dépit de la volonté affichée du Chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir. C’est du moins le constat fait par notre reporter au centre médical communal de Ratoma.

A ce niveau, plusieurs femmes rencontrées dans ce centre dénoncent le non-respect de cette mesure prise par le Président de la République.

Lors de son dernier grand oral face à la presse pour présenter son bilan, le ministre de la santé, en insistant sur la gratuité de la césarienne et des soins néonataux, a, en quelque sorte, reconnu le non-respect de cette mesure.

« La césarienne est gratuite. Les soins néo-natals d’urgence également sont gratuits. Je suis au courant que dans certaines unités les gens fassent payer de 300 mille fg à plus. Mais nous attirons l’attention de tous que partout où vous irez, si dans une structure sanitaire quelqu’un vous dit de payer un montant, saisissez le département de la santé » avait indiqué Edouard Niakoye Lamah.

Dans les structures sanitaires du pays, comme le centre médical communal de Ratoma, où nous avons fait un tour pour toucher du doigt les réalités du terrain, les femmes qui y viennent vacciner leur bébé sont obligées de payer de l’argent.

« A chaque vaccination, je mets 5000 francs guinéens sur le carnet. Je paye de l’argent pour  vacciner mon bébé. On me demande 10 mille francs guinéens pourtant, nous avions appris que c’était gratuit. Mais comme je veux voir mon enfant en bonne santé, je paye sans discuter » a témoigné Fatou Bangoura, mère de famille.

Selon un homme rencontré dans ce même hôpital, les médecins ont des astuces pour soutirer de l’argent aux patients.

« Si tu vas à l’hôpital, on te dira que c’est gratuit, mais tous les produits qu’il faut pour que l’opération soit faite, c’est les patients qui payent ça. Tu ne sauras pas au début sauf une fois que la femme est dans la salle d’opération. Car ils savent que tu es obligé de le faire et de suivre leurs ordres. Ils vont commencer à te dire que le gang manque, l’eau pour la perfusion est finie, il n’y a pas de seringue (…..) Si une femme doit accoucher par la voie normale, ça aussi on te dira que c’est gratuit mais tu paieras beaucoup d’argent. Et comment ils font ? Après l’accouchement, on te dira de payer d’abord de payer le prix du savon qui est 20.000fg, après on te dira de voir ce que tu pourras leurs donner, parce que disent-ils, ils ont sauvé la maman et le bébé. Maintenant, si toi tu trouves un montant pour leur donner, par exemple 300.000fg à 500.000fg, on te dira que c’est minimes », a dénoncé ce citoyen sous le couvert de l’anonymat.

Toutes nos tentatives pour recouper ces informations auprès de la directrice dudit centre sont restées sans succès.

Mata Malick Madou

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