La présence du leader du parti les Nouvelles Forces Démocratiques (NFD) dans le gouvernement de Kassory Fofana avait étonné plus d’un à cause bien entendu de la position ‘’ radicale’’ que Mouctar Diallo a toujours eue vis-à-vis du régime en place depuis l’arrivée d’Alpha Condé à la tête de la Guinée.
Selon un ancien militant du parti et proche de Mouctar Diallo, cette décision de rejoindre le gouvernement, prise en commun accord avec tous les membres du Bureau Politique National, serait motivée par des difficultés d’ordre financier que le parti faisait face à l’époque.
« Le parti a traversé des moments difficiles. Il ne parvenait même plus à pouvoir payer le loyer de son siège » a-t-il confié, ajoutant au passage qu’un ‘’membre du bureau exécutif aurait même été convoqué pour non-paiement du loyer du siège du parti’’.
Notre interlocuteur persiste et signe que les négociations initiées par la mouvance et pilotées par Kiridi Bangoura ont été facilitées par un cadre des NFD sous la recommandation de Gassama Diaby, ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté à l’époque.
C’est ainsi, dit-il, que ce dernier a pu convaincre Mouctar Diallo et à l’essentiel des membres du bureau politique national à rejoindre le gouvernement sans pour autant fondre le parti et encore moins défendre le projet de Nouvelle Constitution.
Mais, contre toute attente, renchérit-t-il, Mouctar Diallo, une fois ministre, a changé la règle de jeu en foulant au sol sa convention avec les autres membres du bureau. D’où les raisons des récentes démissions au sein du parti NFD.
Aux yeux d’un analyste politique guinéen, ce revirement spectaculaire à 360° de Mouctar Diallo, au regard des raisons évoquées, est une illustration parfaite que les leaders politiques guinéens ne se battent pas forcément pour le peuple.
Iso Abdoul Latif
