Ramassage des déchets recyclables : des adolescents exposés à d’énormes risques de maladies dans les dépotoirs de conakry (reportage)

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L e ramassage des déchets recyclables tels que les sachets plastiques, les morceaux de métal comme l’acier, l’aluminium et le cuivre, est devenu une activité de plus en plus récurrente à Conakry et dans certaines grandes villes du pays. Cette activité souvent pratiquée par des adolescents dans des immondices souillées, sans aucune mesure de protection individuelle n’est pas sans conséquence sur leur santé.

Mouche, boue, odeur nauséabonde, tel est l’environnement dans lequel ces enfants passent la plupart de leur temps à la recherche de déchets recyclables. Cette activité est devenue génératrice de revenu pour ces adolescents : « Nous venons chercher des objets recyclables qui sont souvent souillés pour les revendre afin de se faire de l’argent, parce que des fois nous galérons, nous restons sans argent et pourtant nous ne pouvons pas aller voler », témoigne Abdoulaye Camara.

Abdoulaye Keïta, un autre adolescent de 15 ans, raconte les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans le ramassage des déchets recyclables dans ces immondices souillées : « Nous rencontrons des difficultés, parce que si l’un de nos camarades verse un sac d’ordure, personne d’autre n’a le droit de s’approcher sinon il risque de se faire battre. C’est pourquoi dès que le véhicule de transport d’ordure est là, chacun se précipite pour se trouver un sac à vider. On se bat entre nous ici, on se blesse aussi les mains et les pieds ».

La fréquentation de ces endroits impropres à la santé par des enfants, les expose à des maladies comme la diarrhée, indique Docteur Gueye Nèma, médecin-chef d’une clinique de la place : « les enfants sont exposés à beaucoup de dangers. D’abord, nous avons les maladies des mains sales, diarrhéiques telles que le choléra, la dysenterie, et beaucoup d’autres. Ces ordures sont des nids de reptiles, alors des morsures de serpent et de scorpions sont possibles. Il y a aussi l’exposition et les blessures par du matériel médical usager et souillé comme les seringues, les lames qui peuvent être source de contamination du VIH/SIDA. Ces enfants blaguent avec ces objets sans se rendre compte des dangers liés à ces objets. », explique Docteur Gueye Nèma.

Si le constat révèle que certains parents seraient à la base de l’implication de leurs enfants dans cette pratique, il est aussi important de signaler que nombreux sont les enfants qui le font à l’insu des parents.

Cette activité étant d’utilité publique et formellement reconnue de par le monde de nos jours, il est temps que les autorités guinéennes singulièrement des ministères de l’environnement et de l’action sociale, fassent la promotion de cette activité en élaborant les règles de sa pratique et en apportant les appuis nécessaires pour protéger les pratiquants de ce nouveau métier.

Tomou TRAORE pour Newsguinee.info

 

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