Présidentielle 2020 : pourquoi cellou dalein s’entête à y aller ?

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C ’est fait. Plus de place aux doutes, à la suspicion ou encore aux polémiques stériles sur sa participation ou non à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020. L’UFDG vient d’investir, ce dimanche 6 septembre 2020, son candidat au scrutin présidentiel qui aura lieu dans un mois.

Il s’agit ni plus ni moins que de Cellou Dalein Diallo, président du parti depuis 13 ans. L’investiture a eu lieu ce matin au siège du parti à Comandayah dans la ferveur et l’enthousiasme comme l’ont démontré les images de militants du parti sur les réseaux sociaux.

Cet acte hautement symbolique est la suite de la consultation lancée au sein du parti pour savoir si oui ou non il devra participer à la prochaine échéance électorale. Et comme il fallait s’y attendre, 86 % des militants ont dit oui d’après les chiffres annoncés par l’UFDG. Et depuis la polémique n’a cessé de gonfler.

Pourquoi diantre l’UFDG irait à ce scrutin qui ressemble plus à une sélection qu’à une élection ? Pourquoi Cellou s’entête-t-il à affronter ce président qui a inféodé toutes les institutions de la République à sa solde ? Pourquoi aller à une élection avec un fichier électoral biaisé et orienté vers la victoire de l’adversaire ? La CENI n’a-t-elle montré suffisamment de preuves comme ça pour se rendre compte qu’elle roule pour le pouvoir ? Le bilan macabre de plus de 500 morts sur toute la Guinée dont 300 dans les manifestations politiques ne prouvent-elles pas que ce régime sanguinaire est capable de faire pire ? Combien de pays et d’organisations internationales ont appelé Alpha Condé à respecter la vraie constitution sans que leurs appels ne tombent dans les oreilles d’un boulimique mafieux ? Qu’a-t-il fait des accords politiques signés depuis 2010 ? Alors pourquoi vouloir battre dans les urnes ce président sortant qui n’a pas hésité à violer la constitution de son pays ?

 Les interrogations des citoyens ne manquent pas et les réponses des responsables de l’UFDG sont aussi décevantes qu’inquiétantes. Inquiétantes dans la mesure où malgré toutes ces batteries de facteurs cités ci-haut qui lui sont fortement nuisibles, Cellou et son parti font preuve de confiance.

Au lieu de les ralentir, on a l’impression que cela les motive. Ils avancent tout droit tête baissée vers la défaite ou peut-être la victoire. Ne sait-on jamais ? Mais voici quelques hypothèses que nous avançons pour expliquer cette situation malgré ce contexte aussi ubuesque qu’incertain.

Le soutien d’une puissance étrangère ?

Si Cellou est aussi sûr de sa victoire au soir du 18 octobre 2020, ce qu’il fait confiance à ses arrières. Le candidat malheureux du 7 novembre 2010 a mûri. Il a étoffé son carnet d’adresse et affiné ses stratégies au fil des rencontres. Il intervient sur des sujets d’enjeux globaux et est reçu dans des places fortes de la gouvernance mondiale comme le secrétariat d’Etat et le congrès américains en 2019, l’Elysée en 2012 et Bruxelles souvent. Il s’est taillé une stature d’homme d’Etat au fil de ses expériences et cela lui donne accès à un certain nombre de décideurs qui peuvent bien influencer des élections en Afrique. Une puissance étrangère pourrait bien pousser l’ancien premier ministre à forcer le destin en le rassurant de son soutien en cas de (….). Elle pourrait se servir de la situation de chaos qui résulterait des lendemains de l’élection pour convoquer une réunion au conseil de sécurité des Nations Unies et y défendre une politique d’intervention en Guinée pour stopper l’inévitable barbarie des forces de l’ordre et de défenses guinéennes. Par ce fait, l’armée qui constitue la colonne vertébrale du régime Condé serait mise hors d’état de nuire et comme en Côte-d’Ivoire, on installera le nouvel élu ou l’on reprendra le scrutin sous la supervision de l’ONU et l’œil bien vigilant de la puissance étrangère.

Créer le chaos pour aboutir à un partage du pouvoir.

S’il n’a pas scellé l’alliance avec une puissance étrangère, Cellou compte alors sur ses militants et les jeunes martyrs de l’Axe pour créer une situation de tension tellement intenable que la communauté internationale interviendra pour calmer le jeu et demander certainement un partage de pouvoir. Avec un Alpha code vieux et fatigué qui présidera de façon honorifique et un Cellou qui gouvernera avec son équipe. A défaut, il joue son va-tout pour créer une situation d’instabilité qui favorisera l’émergence d’une troisième force qui mettre tout le monde au garde à vous.

L’avenir nous en dira plus. En attendant, que personne n’ignore que cette chienlit est le seul fait d’Alpha Condé à vouloir se maintenir au pouvoir malgré le délai constitutionnel qui lui en interdit. Mais ça c’était avant.

Alpha Oumar DAILLO

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