L ’avion conduisant l’ex patron du perchoir ivoirien a été éconduit des airs d’Abidjan. L’honorable Soro est contraint de s’exiler malgré lui. Est-ce donc la chasse aux potentiels candidats de 2020 qui a commencé ?
Guillaume Soro persona non grata ? Chose possible vu ce qu’il vient de subir avec l’espace aéroportuaire de son pays. Rentrant de voyage dans son jet privé, il se voit refuser l’atterrissage à l’aéroport d’Abidjan. Même en se retranchant au Ghana, il se voir éconduit rapidement pour finir en Espagne. L’immunité parlementaire de Soro ne compte plus, une chose reste claire : sa mise aux arrêts.
Un air de déjà vu quand on se souvient que le Premier Président qu’il a servi s’est aussi retrouvé sous le coup d’un mandat international : Laurent Gbagbo. C’est justement la proximité avec ce dernier depuis son départ de la majorité que l’Honorable Soro se retrouve dans le viseur du régime Ouattara. Le procureur de la République Richard Adou Kouamé a fait savoir que des armes, des munitions et des équipements radios ont été saisis au domicile du mis en cause et certains proches à lui.
Il est donc question d’une supposée tentative de déstabilisation imputée à Guillaume Soro. Les saisies effectuées suite aux investigations déclarent 16 téléphones, 09 puces téléphoniques, un lot de matériel de communication radio, 14 kalachnikovs de type AK 47, des gilets pare-balles et 01 kevlar, 59 paquets de munitions AK, 19 chargeurs de kalachnikovs de type AK 47, deux caissettes de munitions de FM, un seau rempli de munitions AK 47.
Sans surprise, l’ancien patron du perchoir ivoirien se retrouve au cœur d’un bras de fer avec Alassane Ouattara : il est candidat pour la succession de celui qu’on appelle ADO à la présidentielle de 2020. Ses sorties fracassantes sur les réseaux sociaux et médiatiques ont fini par agacer le pouvoir. L’élu de Ferkessédougou qui a toujours indiqué être fidèle à ses convictions se retrouve donc en exil.
Un mandat d’arrêt international est mis à ses trousses, ce qui pourrait le mettre hors-jeu à l’image de Laurent Gbagbo qui s’en sort difficilement malgré son acquittement par la CPI. En ligne de mire, une élection présidentielle durant laquelle son désormais ancien allié pense aussi à un 3ème mandat comme l’actuel occupant du KIBANYI.
Guillaume Soro prévoit se présenter à ce scrutin où Alassane Ouattara est censé rendre le tablier après 2 mandats. Sauf que cette fois, il aura avec lui Henri Konan Bédié à qui l’on prête des ambitions similaires. Ce dernier n’est pas inquiété par le pouvoir qui se sert de ces dénonciations pour user du JT de 13h et 20h afin de faire la propagande du bilan d’ADO à travers son concept phrase : l’émergence.
Une purge semble être ouverte en Eburnie car sur le terrain c’est bien le RHDP au pouvoir qui occupe l’espace. Les récents propos du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly dans les colonnes de Jeune Afrique indiquent bien que s’il semble être le dauphin déclaré à ADO, mais en passe de se mettre à l’infinitif en 2020 pour son camarade politique de Chef d’Etat.
Triste fin pour Guillaume Soro qui se fait pourtant une publicité médiatique avec cet acharnement à son endroit dont il est victime. Son avocate Haffoussiata Bamba est déjà dans l’arène et règle ses comptes avec le pouvoir dont elle connait parfaitement les rouages pour avoir administré le département de la communication.
Les semaines à venir s’annoncent décisives car le président démissionnaire de l’Assemblée ivoirienne est désormais à la croisée des chemins.
Idrissa Keita
