Parlement : la loi de finance rectificative adoptée contre la volonté de l’opposition

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Les députés guinéens ont adopté, ce mercredi 4 septembre 2019 à la majorité absolue de 40 voix contre 20 pour 3 abstention, la loi de finance rectificative, (LFR) qui leurs avait été soumis pour examen. Cette adoption de la loi a été précédée par l’adoption du volet dépenses de ladite loi que l’opposition a encore voté non.

Le volet dépenses de la LFR est évalué à 23 221 milliards  de francs guinéens contre une prévision de 22 313, 39 milliards , soit une augmentation de 908,6 Mds de francs guinéens, qui s’explique, selon le ministre du Budget, par la hausse des dépenses courantes.

« La hausse des dépenses courantes porte essentiellement sur les dépenses de transferts pour 1 277,53 Mds, les dépenses de biens et services pour 275,74 Mds et les dépenses de personnel pour 37,34 Mds. Les charges financières de la dette se chiffrent à 967 Mds contre une prévision initiale de 1 002,90 Mds, soit une diminution de 35,90 Mds » a indiqué Ismaël Dioubaté.

Les dépenses de biens et services ont augmenté de 275,74 Mds, suite à des dépenses engagées pour l’achat des produits pharmaceutiques, des consommables médicaux et des fournitures scolaires.

S’agissant des dépenses d’investissement, elles ont baissé de 646 milliards et poussières de francs guinéens, allant de 9 665,33 Mds, elles sont évaluées à 9 019,21 Mds.

C’est cette baisse des dépenses d’investissements au détriment des dépenses du personnel qui a amené l’opposition, notamment le groupe Libéral-démocrate à voter contre le volet dépenses, et de la loi de finance tout court.

« Au moment où on enregistre une baisse de 28 700 000 000 à l’agriculture qui peine à atteindre les 10% au moins des prévisions budgétaires conformément à l’accord de Maputo, 67 milliards à l’enseignement supérieur et 109 millions à l’enseignement technique, nous assistons à une augmentation vertigineuse des fonds de la Présidence à hauteur de 114 milliards de francs guinéens » a fustigé Fodé Oussou Fofana, président du Groupe parlementaire ‘’ Les Libéraux-Démocrates’’.

Selon lui, cette baisse des dépenses traduit une mauvaise gestion des finances publiques, à travers une allocation non efficiente des ressources qui se traduit par l’état calamiteux des routes.

« Jamais, nous n’avons assisté à une dégradation aussi poussée du réseau routier et des voiries urbaines. Paradoxalement, des fonds énormes ont été englouti dans les secteurs des infrastructures » dénonce-t-il.

Malgré l’augmentation des dépenses, le ministre a fait part du déficit budgétaire qui s’élève à 3 405,30 Mds.

Du coup, l’Assemble a proposé des solutions au ministère de l’Economie et des Finance pour combler le gap.

Il s’agit de contracter des emprunts pour un montant de 5 744 Mds, recouvrer des créances sur les entreprises et autres redevables pour 181,3 Mds,  procéder à des cessions d’actifs pour 97,3 Mds.

Hafia Diallo

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