Oyé guilavogui à l’environnement, il n’y a rien à l’élevage

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L‘Ancien ministre des transports qui avait refusé d’occuper le poste de ministre de l’élevage, vient d’être nommé chef du département de l’environnement et des eaux et forêts avec le rang de ministre d’État. Pour une fois, le choix d’un ministre a été respecté par le chef de l’État.

Le décret a été lu dimanche 3 juin 2018 dans le journal de 21h (raison de ramadan) sur les antennes de la télévision nationale. Un second décret a nommé Roger Patrick Millimono au ministère de l’élevage. Ce fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances qui a pris fonction, il y a juste trois jours au département qu’Oyé va désormais gérer n’a trouvé aucune objection « c’est du pouvoir discrétionnaire du président de la République, donc je n’ai rien à dire, je me plie… » nous a laissé entendre M. Millimono quand nous l’avons joint au téléphone.

Oyé Guilavogui avoue avoir refusé de prendre le ministère « des animaux », comme les Guinéens aiment l’appeler avec ironie : « j’ai refusé ce poste, parce que je n’ai pas apprécié la manière par laquelle j’ai été nommé » a tenté d’expliquer M. Guilavogui sans aller beaucoup plus en détails. Il promet néanmoins de relever les défis qui se posent au secteur de l’environnement.

Dès la mise en place du gouvernement Kassory, les habitants de Macenta ont projeté une manifestation pour réclamer le retour de l’un des leurs au gouvernement. A Kindia, certains de ses proches avaient menacé de se faire entendre. C’est en effet à Kindia, qu’il connaît mieux, qu’il a été accusé par l’opposition d’avoir falsifié les résultats des communales. Le nouveau ministre de l’environnement est un fidèle du président Condé et cela se voit.

L’élevage, un secteur peu considéré en Guinée.

La forêt ne vaut que ce qu’on en fait. Les bois sont coupés abusivement pour le bonheur des grands trafiquants logés dans les départements. Les trafiquants, il y en a à la Primature. Et les produits forestiers sont exportés comme la bauxite. Ils se vendent à un prix raisonnable pour une nation qui ne sait pas quoi faire avec ses richesses. Et les Guinéens disent : oh non Oyé ne devrait pas refuser l’élevage. Ou le président lui non plus ne devrait pas céder aux caprices de son homme de confiance, digne représentant de Macenta et de Kindia. Ils peuvent rêver. Le ministère de l’environnement est un milieu d’affaire qui implique les commis de l’État.

L’élevage n’est pas un département ministériel comme les autres. Le secteur lui-même n’est pas considéré par ce régime. Beaucoup d’autres Guinéens ambitieux refuseraient d’y aller. Qu’est-ce qu’on peut bien aller y faire ? S’asseoir, se lever, visiter les abattoirs. Mais il faudrait bien que les acteurs soient accompagnés dans leurs activités de production. Posez la question au président Condé s’il a une politique d’élevage. Il nous a parlé de ferme en Guinée forestière, sauf qu’il n’indique pas le rôle précis qu’a joué son gouvernement dans la mise en place de ces espaces d’élevages pour les petits exploitants. La vision. Celle qui devrait nous conduire à un système moderne, à même de nous apprêter pour la concurrence, n’existe pas.

Mohamed Tall, qui ne le connaît pas imitateur de Sidya Touré ? Avait-il parlé depuis 2016. Silencieux comme un chérubin timide. Il n’avait seulement rien à présenter. Aucune action, parce qu’aucun moyen financier pour mener une seule action. Il n’aurait reçu que 24 milliards et demi du budget national de développement. Le ministère de l’élevage et des productions animales du Sénégal était à 23 milliards 782 millions neuf mille cinq cents quatre-vingt francs FCFA (23. 782.009.580 Fcfa). Plus de deux ans de gestion avec bilan, une participation au salon de l’agriculture à Paris, une petite rencontre avec les éleveurs, un déplacement à l’abattoir de Coleah et rien d’autres.

Au moins Oyé a été vu dans des vols d’Ethiopian Airlines, Brussels Airlines et Turkish Airlines. Il a même présenté à la face du monde les avions d’Antonio Souaré comme étant ceux obtenus par le ministère des transports, avant d’annoncer le retour d’Air Guinée. C’est lui qui a auparavant donné un faux espoir aux anciens travailleurs de la Sotelgui lorsque la société fermait. Que voulez-vous. Il a le mérite de revenir dans ce gouvernement du rameur ambitieux, pour continuer à faire rêver. Pour Patrick, personne n’a raison de s’apitoyer sur son sort. Il n’a jamais été ministre. Il faut toujours commencer par une fois. Il n’est pas prêt à laisser cette occasion lui glisser entre les doigts, alors personne n’est convaincu de ce qu’il peut apporter politiquement au chef de l’État.

Jacques Lewa

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