Opposants et activistes écroués en guinée : les preuves consignées dans un rapport

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D epuis le mois d’octobre dernier, plusieurs activistes et dirigeants politiques de premier plan se sont retrouvés écrouer à la maison centrale de Conakry. En cause, leurs oppositions assumées contre le 3ème mandat contesté du timonier de Sekhoutoureyah, assorties d’actions ‘’répréhensives’’ vis-à-vis de l’ordre constitutionnel guinéen.

Le gouvernement guinéen, par le truchement d’un rapport à partir duquel notre rédaction a déjà produit un premier numéro, a tenté de motiver les actes ayant conduit à l’incarcération de plusieurs activistes et dirigeants politiques dont : Ibrahima Cherif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, Mamadou Cellou Baldé, Foniké Menguai, Souleymane Condé, Ismaël Condé, etc.

Dans ce rapport d’une trentaine de pages, commandé par le Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et celui de la Sécurité et de la protection civile, le pouvoir de Conakry explique que les premières investigations menées ont pu mettre à jour et établir un lien direct entre les membres du FNDC et tous les évènements malheureux qui se sont produits dans notre pays dès que le gouvernement a proposé au peuple de Guinée une nouvelle Constitution.

En l’espèce, il s’agissait des auditions d’activistes comme : Sékou Koundouno, Oumar Sylla alias Foniké Mangué, Badra Koné, Président du NGP (Nouvelle Génération Politique), Saikou Yaya Diallo, juriste et membre influent du FNDC, Sidiki Sangaré, activiste et exécutant des actions criminelles du FNDC etc…, précise le rapport.

Après que la justice ait entendu ces prévenus, monsieur le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn a décerné contre les leaders de ces fauteurs de trouble, indique le document, une Commission rogatoire en vue de leur comparution devant les services judiciaires compétents.

« … Ce qui a permis l’interpellation de ces instigateurs radicaux des violences post électorales enregistrées dans notre pays. Il s’agit des nommés : Ibrahima Cherif Bah, 1er Vice-Président de l’UFDG ; Ousmane Gaoual Diallo, ancien député, membre du Conseil politique et Coordinateur de la Cellule de communication de l’UFDG ; Abdoulaye Bah, ancien délégué spécial de Kindia, Secrétaire Général chargé de l’animation et de Marketing, Directeur de campagne de l’UFDG dans la région de Kindia ; Etienne Soropogui, Président du Mouvement ‘’Nos valeurs communes’’, Mamadou Cellou Baldé, Membre influent de l’UFDG à Labé, Vice-Président de la commission électorale et Responsable de la Fédération de l’intérieur », indique le rapport.

Plus loin, le document rapporte qu’au regard de la gravité et de la concordance des indices trouvés, des qualificatifs assez graves ont été retenus contre les inculpés.

« Vu les indices graves et concordants ayant motivés leur inculpation, les intéressés ont été présentés à Monsieur le Procureur de la République près du Tribunal de Dixinn (Conakry II) pour des faits qualifiés de : fabrication, acquisition, stockage, détention, usages d’armes légères, de guerre, de détention de munitions, de menaces et d’association de malfaiteurs, violence, atteinte volontaire à la vie, trouble à l’Etat par dévastation, la participation à un mouvement insurrectionnel, disposition d’image ou d’écrit de nature raciste ou xénophobe par le biais d’un système informatique, complot», lit-on dans le rapport.

Par ailleurs, en dépit des méthodes assez bien discutables dont ont usé les concepteurs du rapport, l’exécutif guinéen s’est voulu stoïque quant au respect des droits de la défense.

«Dès le début de toutes ces procédures, le Ministre de la Justice a tenu à rassurer que les droits de la défense seraient scrupuleusement respectés et que les juges ne tolèreraient aucune violation des procédures», mentionne le rapport.

Dans l’attente d’un procès juste et équitable, il ressort, toutefois, des faits, du moins des sorties des avocats de la défense ainsi que des décès d’autres détenus non moins importants que ceux cités, que les droits les plus élémentaires des détenus, co-garantis par les conventions auxquelles la Guinée est partie et le droit positif national, ne sont pas protégés.

Décryptage Cherif Haïdara

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