Mœurs : le dioubadhé disparu de la mode foutanienne

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Les tresses appelées Dioubadhé ou Donibali, autrefois très prisées par les femmes et filles du Foutah (moyenne Guinée), sont de nos jours en voie de disparition de la mode, a-t-on constaté. 

Si à l’époque, les dames utilisaient ces tresses pour exprimer leurs beautés, ce modèle  de coiffure reste quasiment méconnu de la nouvelle génération.

Agée de 86 ans, Hadja Aye Daka Diallo (devenue miss dans le temps de la révolution) se souvient encore de ces tresses comme si c’était hier.

« Je dirai qu’il n’y a pas  de coiffure plus jolie et plus convoitée  que le dioubadhé et le donibali. Elles constituent les premiers modèles de coiffure de la femme africaine. Il n’était toutefois pas donné à n’importe qui de porter ces tresses. C’étaient les femmes des rois d’alors, les femmes des chefs de canton, les misses et celles qui accueillent les hôtes qui les faisaient pour manifester leurs beautés» a-t-elle expliqué.

Plus loin, Hadja Aye regrette malheureusement l’abandon de ces coiffures qui ont pourtant fait une certaine de la junte féminine guinéenne en général, et celle du Foutah en particulier.

« Cependant, il y’a eu un grand changement. Les filles et femmes d’aujourd’hui mettent les cheveux artificiels, se dépigmentent et se maquillent extravagamment» regrette cette vieille.

Pour sa part, Aicha Diallo, une jeune femme diplômée explique cet état de fait par le désintérêt que les uns et les autres, y compris l’Etat, ont pour les us et coutumes du pays.

« Ce n’est pas parce que je n’aime pas la culture dont les tresses traditionnelles, mais ce n’est pas valorisé chez nous. Si je prends par exemple la première dame ou les épouses de grandes personnalités, en aucun évènement, elles se tressent de Dioubadhé. La miss Guinée pareillement. Elles utilisent toutes des mèches brésiliennes, des cheveux naturels trop chers et de maquillage artificiel. En plus, c’est très difficile de trouver actuellement quelqu’un qui sait bien tressé le dioubadhé comme à l’époque. Je lance un appel au gouvernement en l’occurrence le ministre de la culture de bien vouloir valoriser la culture à l’image des occidentaux. En Inde par exemple à travers même les séries que nous regardons, on constate que malgré la modernité, ils préservent leur tradition» a lancé Aicha Diallo.

Reste désormais à savoir si ce cri de cœur va être entendu par les autorités en charge de la culture.

Assiatou Baillo Diallo

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