L ’ex-candidate à la présidentielle de 2015 en Guinée ne serait pas opposée à une nouvelle transition dans son pays. Marie Madeleine Dioubaté, qui s’est prêtée à nos questions a justifié cette position par la crise politique née de l’organisation du double scrutin (législatif et référendaire) du 22 mars dernier.
« Je vous dis haut et fort que moi je suis favorable à une transition en Guinée et qu’on se batte pour que les choses changent dans le pays » dit-elle à qui veut l’entendre.
Entretien!
www.guineeactuelle.com: Aujourd’hui, la question de falsification de la nouvelle Constitution fait débat dans la cité, est-ce que selon vous, c’est une priorité ?
Marie Madeleine Dioubaté : Moi, je pense que c’est un non-événement. A partir du moment où Alpha Condé a violé la Constitution en organisant ces élections, on ne parle plus de légitimité dans ça. En tout cas, les guinéens doivent ouvrir les yeux.
Alors, on parle de dialogue politique, êtes-vous favorable à ce dialogue?
Vous parlez de quel dialogue? Il n’est pas possible de dialoguer avec un tel pouvoir. Sur quoi nous pouvons dialoguer, pendant tout est bloqué dans le pays. Moi je pense qu’il faut faire partir ce système qui ne fait faire souffrir le peuple de Guinée.
Vous voulez dire que vous êtes favorable à une transition dans le pays?
Evidemment, je vous dis haut et fort que moi je suis favorable à une transition en Guinée et qu’on se batte pour que les choses changent dans le pays. Vous savez qu’on a beaucoup de problèmes, alors lorsqu’on va aller en transition, on aura le temps de régler même le problème du fichier électoral pour une élection transparente et celui qui sera au pouvoir va s’atteler au développement du pays.
Mais si l’armée prend le pouvoir encore, vous ne pensez que ça va être difficile pour le peuple de Guinée ?
Peut-être oui! Mais on doit faire en sorte que ça soit des militaires intellectuels et non des gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent. La lutte doit être au service du peuple. Mais dans notre pays, c’est tout à fait le contraire. Et donc, nous devons savoir ce qu’il faut pour ce peuple qui souffre encore.
Est-ce que vous pensez qu’avec cette situation, on est capable d’organiser les élections dans le pays?
Pour l’instant, je ne me prononce pas sur cet aspect. Ce qui est important, c’est qu’on puisse sortir de cette situation, le reste, on verra. Ce contexte est tel qu’on doit tous se concentrer pour finir avec ce régime-là. La Guinée doit sortir de sa situation actuelle.
Interview réalisée par Aliou Diallo pour guineeactuelle.com
