Manifestation devant le domicile parisien de baidy aribot : paye-t-il son départ de l’ufr ?

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La question se pose depuis un moment. Le 14 décembre dernier, alors que les mouvements de protestation du FNDC se trouvaient à son comble, un groupe de personnes au nom du FNDC-France et une coalition des Forces vives contre l’impunité ont voulu organiser un sit-in devant le domicile parisien du 2è vice-gouverneur de la BCRG et ex secrétaire général de l’UFR.

Les autorités vont refuser le rassemblement, alléguant que d’autres jeunes avaient promis de venir ‘’au secours’’ de la famille Baidy. Conséquence, le sit-in n’aura pas lieu.

Le 16 décembre, sur les ondes de la radio espace, le coordinateur du FNDC, Abdouramane Sanoh se désolidarise de l’initiative en ces termes : « les familles des promoteurs du 3è mandat ne seront pas prises pour responsables des actes commis par leurs pères ou leurs mères. La responsabilité est individuelle. Le FNDC ne cautionne aucune manifestation devant le domicile de qui que ce soit. Ceux qui le font ne le font pas au nom du FNDC ».

Le message était clair. Pourtant, le 8 janvier dernier, cette fois, c’est le Collectif contre l’impunité en Guinée qui a prévu de manifester chez les Baidy à Deuil-la-Barre, en Ile de France. La manifestation n’aura finalement pas lieu, car les manifestants se verront disperser par la police et sur les lieux, d’autres jeunes Guinéens s’étaient mobilisés pour venir ‘’au secours de la famille de Baidy’’.

D’aucuns ont alors estimé qu’il y aurait un lien entre le départ de Baidy de l’UFR et ces ‘’ harcèlements’’ sur sa famille en France.

Selon des indiscrétions, Ibrahima Sory Makanéra de l’UFR serait derrière ses mouvements au compte de son parti. Ceux-ci ont des arguments. S’ils sont convaincus que Baidy dispose de biens ‘’mal acquis’’, et qu’ils sont sincères dans la traque de ces prétendus biens, ils auraient pu engager une procédure judicaire, en portant plainte en France.

En termes de jurisprudence, il y a des exemples qui ont connu des jugements. C’est le cas du vice-président de la Guinée-équatoriale et fils du Président en exercice, Théodore Obianguéma qui a été jugé et condamné. D’abord en première instance, puis en appel. Il a écopé de 3 ans d’emprisonnement avec sursis et 30 millions d’euros d’amande. Sinon, la fille de l’ex-président Angolais, Isabelle Dos Santos, a elle aussi trempé dans les détournements de fonds et de blanchiment d’argent.

Au pire des cas, engager la procédure en Guinée. Même si elle peut ne pas aboutir, selon les protagonistes, ils auront au moins le mérite de prouver à l’opinion que l’affaire n’a rien de personnel. En dépit de tout, ils préfèrent manifester devant le domicile privé du mis en cause. Ce qui fait que moult compatriotes guinéens ont douté de leur bonne foi et estiment que ces manifestations n’ont rien à voir avec l’affaire des biens mal acquis ou un quelconque intérêt en faveur de la Guinée. D’ailleurs, une bonne partie de l’opinion affirme que ce serait juste une guéguerre entre l’UFR et son ex-secrétaire national.

L’UFR dans la merde

Janvier 2016, au lendemain de l’élection présidentielle contestée, Sidya Touré, patron de l’UFR est bombardé, par décret présidentiel, Haut Représentant du Chef de l’Etat. Un poste taillé sur mesure.

Alors que lui-même avait contesté le scrutin. Contre toute attente, Sidya accepte ce décret, pour dit-il : ‘’pour servir la nation’’ et se démarquer de la branche de l’opposition conduite par le Chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, qu’il a jugé trop radical. Sidya renonce à suivre une opposition qui s’oppose à tout, pour tenter une autre forme d’opposition. Être à la mouvance, mais resté opposant; tout de même. En guise d’illustration, il cite le cas de Maitre Abdoulaye Wade. Quoique opposé au pouvoir de Dakar, il a accepté, bon/malgré, le décret l’envoyant dans le gouvernement du Président Abdou Diouf.

A peine deux ans après sa nomination, c’est Baidy Aribot qui, à son tour, bénéficiera d’un décret le ramenant à la BCRG, au poste de 2è vice-gouverneur, en novembre 2017.

Décembre 2018, après 3 ans de service à la ‘’nation’’, Sidya jette l’éponge via sa page Tweeter. Sans ménagement. S’étant rendu compte qu’il ne pouvait rien changer en la façon de faire du Président Alpha Condé. Ce fut le début des ennuis de l’UFR. Les responsables et les militants attendaient que Baidy fasse autant. Il ne fera rien de tel, M. Aribot reste en poste et ne participe plus d’ailleurs aux assemblées de l’UFR. Des rumeurs courent dans la cité, opinant qu’il a été débauché. Baidy continue de se réclamer de l’UFR, mais le parti, in fine, a constaté son départ.

Quelques années plus tard, en Avril 2019, Docteur Deen Touré, Président du groupe parlementaire de l’Alliance Républicaine de l’UFR à l’Assemblée Nationale, refuse de défendre la position de son parti qui voulait vaille que vaille exclure Baidy Aribot.

En décembre 2019, Baidy quitte l’UFR sans aucune annonce officielle. Le parti prend acte et l’accuse de débaucher d’autres cadres de l’UFR en faveur de la mouvance. Ce qu’il a, sans outre mesure, démenti.

En octobre 2019, M. Deen Touré refuse de quitter l’Assemblée Nationale contre la volonté de son parti. Lui aussi quitte l’UFR sans aucune annonce officielle. S’il n’a pas rejoint le RPG-arc-en-ciel, il se trouve aujourd’hui inscrit sur la liste du parti GDE d’Aboubacar Soumah, (aussi, transfuge de l’UFDG) pour le compte des élections législatives du 1er mars, alors que l’UFR appelle au boycott des mêmes élections.

Baidy Aribot a quitté l’UFR avec armes et bagages pour atterrir au RPG arc-en-ciel, il fait aujourd’hui la promotion de la Nouvelle Constitution.

A la guerre comme à la guerre !

Hafia Diallo

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