U ne séance d’information publique sur les méfaits l’excision, les mariages précoces et forcés s’est tenue ce mardi, 04 septembre 2018, dans la commune rurale de Linsan. Organisée par le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) en partenariat avec la GIZ, cette séance de sensibilisation s’est déroulée dans la salle de réunion de la Commune Rurale de Linsan.
À cette occasion, M. Amadou Lamarana Diallo, chef de la mission de sensibilisation, a rappelé l’objectif de leur démarche avant de remercier les populations pour leur disponibilité et l’importance accordée à l’événement.
Prenant la parole, M. Lansana Bangoura, sous-préfet de Linsan, explique : « vous savez, l’excision, les mariages précoces et forcés sont des fléaux qui gangrènent nos sociétés et chacun a sa part de responsabilité dans ces pratiques ». Il poursuit en soulignant qu’en tant qu’autorités, ils doivent se mettre à la tâche auprès des religieux, des jeunes et des femmes pour les informer des méfaits et des conséquences liées à ces pratiques pour qu’ils adhèrent à la lutte.
Pour Mamata Sylla, la présidente des femmes, tous les problèmes sont dus au manque d’information qui pousse beaucoup de parents à faire ces pratiques avant de marteler : « qu’à partir de maintenant, nous les femmes de Linsan, nous allons mettre nos efforts ensemble pour mettre fin à ces pratiques à tous les niveaux dans notre communauté ».
Présent à cette séance de sensibilisation, Dr Karamoko Keita, directeur régional des programmes de l’Association Guinéenne pour le Bien-être Familial (AGBEF) de Kindia, est revenu sur plusieurs aspects liés à l’excision et au mariage précoce notamment la douleur qu’une jeune fille va avoir pour le restant de sa vie, par rapport à tout ce qui concerne sa sexualité : « cette douleur restera toujours ancrée dans la mémoire de la jeune fille. Il faut savoir aussi qu’il y aura des hémorragies qui peuvent y être liées. Et nous savons que les hémorragies peuvent se solder par le choc qui peut entraîner la mort », a-t-il renchéri.
Il poursuit son intervention en abordant la complication cicatricielle, qui peut être la cause des douleurs pendant les règles, des fistules obstétricales à l’accouchement, qui affecteront l’appareil génital féminin avec pour conséquences les infections, les douleurs et la stérilité chez la jeune fille.
Concernant les mariages précoces et forcés, Dr Karamoko Kéita a informé l’auditoire de la recrudescence du cancer du col de l’utérus qui a pour principal facteur causal, la précocité des rapports sexuels.
Après la projection d’un film sur le sujet, de nombreux conseils ont été prodigués aux parents.
Cette séance de sensibilisation a pris fin par la mise en place d’un groupe de dialogue communautaire qui poursuivra la sensibilisation localement et remontera toutes les informations liées relatives à l’excision, aux mariages précoces et forcés.
Saran TRAORÉ
