L’exploitation des enfants : une pratique qui persiste  à  kankan 

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Des milliers d’enfants sont privés de leur enfance en Guinée notamment dans la ville de Kankan. La raison est qu’ils sont contraints d’exercer un travail mettant en péril leur éducation et surtout  susceptible de compromettre leur développement physique et mental.

De nos jours, environ 168 millions d’enfants  sont privés de leur enfance dans le monde parce qu’ils sont impliqués dans le travail.

A Kankan, cette mésaventure des enfants est visible partout. Dans les maisons, dans les ateliers,  dans les plantations et les marchés etc. Si la grande majorité de ces enfants travaillaient dans le secteur de l’agriculture, d’autres formes aujourd’hui dans la région de la savane guinéenne comprennent la fréquentation des mines d’or. Des enfants déscolarisés ou qui n’ont pas eu la chance de  fréquenter l’école par manque de moyens ou de suivi sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins ou assister leurs familles.

Mamadi Camara est un enfant âgé d’une quinzaine années qui  pratique le lavage des engins roulants.  «  J’ai été déscolarisé depuis  le primaire par manque de moyens. Chaque jour, je viens laver les voitures et motos pour non seulement assister la famille  mais aussi subvenir à mes propres besoins.».

N’ayant pas fréquenté l’école, Nansira Sanoh est vendeuse des éventails au grand marché de Kankan. « C’est ma maman qui m’a donné ses marchandises à revendre. Chaque matin, nous venons au marché pour nous partager les taches à exécuter. A 16h on rentre à la maison  pour faire cuisine pour la famille ».

Interrogé sur la question,  le chef section de l’enfance de la préfecture de Kankan, Mohamed Keita, explique   que l’exploitation  des enfants s’inscrit dans le cadre du travail de celui-ci.   C’est un phénomène qui n’est pas caché d’autant que ces enfants  sont visibles partout dans le marché en tant que charretiers, dans les  mines ou encore les laveurs de véhicule etc. Pour lui, vu la dangerosité de la pratique, l’Etat à travers ses institutions  doit prendre ses responsabilités  afin  d’arrêter  ce fléau. Pour leur côté,  depuis  février dernier,  une campagne de sensibilisation de la population locale  sur les méfaits du phénomène est en cours dans la localité.

Pour le moment , le travail des enfants reste un fléau qui gangrène nos sociétés. En attendant que l’Etat prenne ses responsabilités pour le combattre, les  parents doivent  privilégier l’intérêt supérieur des enfants et  de la nation en les scolarisant ou en les apprenant  un métier à leur rythme .

Malick Diakité depuis Kankan

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