Les trois grandes leçons du débat urgent au conseil des droits de l’ homme sur le racisme systémique, la brutalité policière et la violence contre les manifestations pacifiques ( par amirou diawara)

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H ier 18 juin 2020, le Conseil des droits de l’homme a entamé un débat urgent suite au meurtre de George Floyd. Dans son introduction, la Haute Commissaire Michelle Bachelet a estimé : “ Qu’ils soient filmés et deviennent viraux ou pas sur les réseaux sociaux, les actes répréhensibles des policiers devraient faire l’objet d’une enquête et de sanctions ou de poursuites immédiates conformément aux normes internationales. Cette obligation redditionelle est également dans l’intérêt de chaque État.”

Trois grandes leçons se dégagent de ce débat urgent :

Première leçon : Ce débat à l’initiative d’un ambassadeur africain soutenu par ses pairs, celui du Burkina Faso en l’occurrence, pour protester contre le racisme systémique des forces de l’ordre des États-Unis d’ Amérique, démontre que depuis l’adoption de la résolution 60/251 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 15 mars 2006 instituant l’Examen Périodique Universel (EPU); les droits de l’homme ne sont plus un moyen de chantage de l’Occident contre les États africains. Tout le monde doit balayer devant sa porte.

Deuxième leçon : Le filmage de la brutalité policière par un citoyen et sa diffusion sur les réseaux sociaux démontre que l’endoctrinement des grands médias des années 80 (CNN, RFI, BBC etc..) semble être révolu. L’ avènement de la citoyenneté numérique permet aux populations d’avoir leur propre moyen d’expression, de documentation et d’information sur des cas avérés ou allégués de violations des droits de l’homme à l’aide d’outils (smartphone et internet). Comme pour dire on ne peut plus tricher avec les droits de l’homme.

Troisième leçon : La stratégie du déni systématique des violations des droits de l’homme est révolue. Il faut travailler en mettant en place des mécanismes cohérents qui permettent à l’État d’apporter une réponse institutionnelle adéquate à la promotion et à la protection des droits humains, comme le gouvernement marocain qui à mis en place un Ministère des droits humains et une délégation interministérielle qui œuvrent pour que toutes les politiques publiques soient élaborées sous le prisme des droits humains, ou faire comme le gouvernement mauritanien qui, pour lutter contre l’impunité en mai 2020, avait envoyé un signal fort aux forces de l’ordre en radiant de ses effectifs et poursuivant devant la justice 3 policiers qui avaient perpétrés des traitements humiliants et inadmissibles contre des citoyens interpellés pendant les heures de couvre feu.

En Conclusion, la plus part des dirigeants africains ont compris aujourd’hui que la meilleure façon de faire un cadeau aux opposants politiques c’est de négliger les droits humains ou  favoriser la culture de l’impunité, Citoyenneté numérique oblige!!!!

Amirou Diawara

Juriste, analyste.

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