Les jardins potagers : une source de revenus pour les femmes de dubreka

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« La terre ne trahit jamais », nous enseigne un dicton populaire. Et ce dicton est bien compris aujourd’hui par plusieurs femmes de la commune urbaine de Dubreka, une localité située à 50KM de Conakry. De nos jours, nombreuses sont des femmes de cette localité qui ont fait de l’agriculture, une profession privilégiée. Et comme domaine spécifique, elles se sont spécialisées dans les jardins potagers. Les femmes que nous avons rencontrées, justifient la pratique de cette activité par le chômage de leurs époux et l’impérieux besoin de subvenir aux besoins de leurs familles et proches.

A Tompêtin bas-fond, un quartier de la commune urbaine de Dubreka, la grande majorité des femmes et filles de ce quartier, gagnent leurs vies grâce à la commercialisation de diverses cultures maraîchères. Ces mères de famille se retrouvent ici, matin et soir, pour entretenir leurs jardins potagers. C’est le cas de Mariama Damba, la cinquantaine, accompagnée de ses filles qui arrosent son petit champ d’oignons et d’aubergines. Pour elle, pratiquer l’agriculture lui permet de subvenir à ses petits besoins et payer la scolarité de ses quatre enfants :

« Actuellement, mon époux est à la retraite et les temps sont très durs. C’est pourquoi, je m’adonne à fond à la culture d’oignons et d’aubergines puisque quand je vends les feuilles d’oignons et les aubergines, ça me rapporte beaucoup. Dès fois, je peux gagner jusqu’à 600 mille francs guinéens. Je fais tous mes besoins dans ça, je paie la scolarité de mes enfants et j’aide mon époux aussi dans ces dépenses. Donc, les jardins potagers ont un rendement incalculable dans mon quotidien » explique-t-elle, sourire aux lèvres.

A quelques mètres de Mariama, se trouvent les jardins de Mayeni Soumah, une quadragénaire. Elle aussi, en compagnie de sa belle-fille, entretient avec soin son petit champ de patate, de piment et de gombo. Pour Mayeni, la seule possibilité de subvenir à ses besoins aujourd’hui dans la capitale, c’est de s’adonner à l’agriculture : « Moi, mon fils travaille mais ce qu’il gagne là-bas est insuffisant car, ça ne peut même pas subvenir à ses besoins à plus forte raison mes besoins et ceux de sa femme. Donc, pour combler le trou et aider mon fils, je fais des potagers avec ma belle-fille. Nous avons un champ de patate et les deux autres, nous plantons des aubergines, du piment et du gombo. A la récolte, ça nous rapporte beaucoup car, on peut gagner jusqu’à 500.000 francs guinéens. Donc, c’est dans ça que j’aide mon fils à payer les loyers », précise -t-elle.

A un pas de là, on aperçoit une jeune demoiselle, daba en main. Elle fait le désherbage de son petit jardin de choux, de tomate et de manioc. En sueur, cette jeune lycéenne dit avoir opté pour cette activité pour subvenir à ses propres besoins :

« Avant d’aller à l’école le matin, je viens arroser mes cultures et au retour de l’école le soir, je fais la même chose. Cela n’a aucun impact sur mes études. Je gagne ici dès fois 400.000 à 700.000 francs guinéens », explique Makalé.

A l’instar de ces femmes, l’agriculture notamment les jardins potagers, est devenue de nos jours, une véritable source de revenus pour beaucoup de femmes qui vivent dans la commune urbaine de Dubreka.

 Elma CAMARA

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