Le secteur informel : un obstacle à l’évolution de l’activité économique

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Le secteur informel représente plus de 50% de la valeur ajoutée globale des pays à faible revenu et plus de 80% de l’emploi total. Ses implications sont donc fortes sur les opportunités d’emplois, la productivité, les recettes fiscales et la croissance économique.

Dans le même temps, le secteur informel pose d’énormes défis en termes de connaissances puisque, par définition, quelques-uns, sinon la plupart des aspects de l’informel ne sont pas ou peu documentés (Ahmadou Aly M’baye, 2014).

La particularité du secteur informel réside dans le fait qu’il ne comporte que des activités opérant en dehors du système légal, sur lesquelles nous ne disposons pas, de ce fait pas, d’informations statistiques fiables.

A notre connaissance, aucune étude n’est parvenue à montrer l’importance du secteur informel dans l’économie nationale. Et pourtant, notre économie reste dominée en partie par les activités informelles qui, représenterait plus de 80% du PIB des économies de certaines économies de la sous-région ouest africaine (Ahmadou Aly M’Baye, 2017).

Si de nos jours, le secteur informel est considéré comme étant un secteur pourvoyeur d’emploi et d’atténuation du chômage massif des jeunes guinéens, il reste et demeure un réel obstacle à la modernisation de notre économie : d’abord, par le fait que ce sont des activités qui sont largement défiscalisés et, donc un manque à gagner pour le budget de l’Etat, ensuite, les populations travaillant dans l’informel ne sont pas déclarées à la sécurité sociale, elles sont donc sans couverture sociale et surtout elles échappent à l’application de la législation du travail.

De plus, le secteur informel empêche le développement des PME à travers concurrence déloyale que ces produits exercent sur ceux des entreprises formelles. Nonobstant, les PME contrairement au secteur informel règlent leurs impôts et charges sociales contrairement aux unités de production informelles.

Dans ces conditions, les pouvoirs publics devraient envisager des mesures d’encouragement et de protection des PME du secteur moderne car celles-ci à l’inverse des activités du secteur informel, participent d’une manière décisive à la croissance et au développement économique. C’est pourquoi, nous recommandons une reforme totale de ce secteur car, à notre sens, une simple formalisation de ce secteur délaissé à lui-même, devrait conduire à des très bons résultats pour notre pays.

Mamadou Safayiou Diallo

Analyste Economiste

Enseignant chercheur.

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