La liberté de la presse loin d’être une priorité pour le régime conde

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A l’occasion de la journée internationale de la presse célébrée chaque année le 03 Mai, il est important de faire son diagnostic en République de Guinée.

Courant l’année 2017-2018, la liberté de la presse a été sérieusement menacée en Guinée. Des menaces allant dans tous les sens et  provenant même du sommet de l’Etat.

Le régime CONDE n’est pas tendre envers les médias guinéens . Nombreux sont des journalistes qui ont été menacés et violentés dans l’exercice de leur métier, voir même leurs matériels de travail confisqués et cassés. Le gouvernement tente périodiquement d’intimider les médias avec des arguments administratifs (suspension des radios en novembre 2017),  juridiques (offenses contre les institutions, publications de ‘’fausses informations’’) et financiers (défaut de paiement des redevance dues à l’Etat).

Au mois novembre 2017, des journalistes venus  apporter un soutien à leur confrère Aboubacar CAMARA , coordinateur du groupe gangan, accusé de diffuser une fausse information selon laquelle le président de la république serait mort, qui était détenu à l’escadron mobile numéro 3 de Matam, ont été tabassés. Au cours de cette altercation, des outils de travail des hommes de médias ont été écrasés et des journalistes  gravement blessés .

Il faut rappeler qu’après cette bastonnade l’un des journalistes victimes Alpha Bakar DIALLO de global FM   a été menacé de mort pendant un mois à travers  des messages et appels par des inconnus.

Autres actes posés dans ce sens c’est la suspension de Moussa Moise SYLLA et de la radio Espace FM et toutes ses antennes relais, accusé de rendre public des informations qualifiées secrètes de l’armée guinéenne dans l’émission  les  grandes gueules.

Le domicile du directeur de publication du site ‘’dépêche Guinée’’ Abdoul Latif DIALLO a été visé par des  coups de  feu dans la nuit du 31 janvier au 01 février  2018, 2 jours après avoir reçu par téléphone des menaces de mort par des inconnus.

Comme si tous  ces événements ne suffiraient pas, le président CONDE ne s’est pas gêné de déclarer la guerre ouvertement aux médias, à l’occasion de la 46ème assise internationale de l’Union de la Presse Francophone. Il était fier  de prononcer un discours offensif contre la presse guinéenne.

Le chef de l’État guinéen avait dénigré ce jour sans scrupule les journalistes du pays en affirmant que personne ne lui faisait peur et que les médias qui donneraient la parole au syndicaliste Aboubacar SOUMAH seraient immédiatement fermés.

L’autre facette de menaces de la liberté de la presse, c’est aussi ce refus catégorique de la Haute Autorité de la Communication de répondre aux demandes d’agrément des médias pour ensuite leur reprocher de ne pas être en règle.

Récemment la HAC a menacé de fermer 24 Radios qui ne sont pas en règle. Cet organe régulateur de médias en République de Guinée s’inscrit dans une logique qui  viole l’article 125 de la constitution qui fixe ses prérogatives. Il est mentionné dans cet article «  la Haute Autorité de communication assure la liberté  et la protection de la presse ainsi que tous les moyens de communication de masse dans le respect de la loi. Elle veille  au respect de l’éthique et  de la déontologie en matière d’information et à l’accès équitable des partis politiques, des associations et des citoyens aux moyens officiels d’information et de communication ». Malheureusement le constat est tout autre sur le terrain. De nos jours la RTG est devenue un outil de propagande pour les gouvernants. Aucune structure qui s’oppose aux idéologies du gouvernement n’a accès à ce média public.

Vu toutes ces réalités la Guinée occupe la  104 ème  place de la liberté de la presse sur les 108 pays  classés par Reporters Sans Frontières. Un rang qui n’honore pas un pays  dit démocratique.

Alpha Bakar Diallo 

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