Kassory fofana, les défis d’un premier ministre au parcours contrasté

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Ce jeudi 24 mai 2018 marque la prise de fonction du nouveau Premier ministre guinéen et le début officiel des tracasseries en prélude à la constitution du gouvernement Kassory.

Ce gouvernement, d’après son chef, il sera composé de personnalités répondant à des critères de technicité, d’efficacité, de don de soi etc. Docteur Ibrahima Kassory Fofana, au risque d’effriter la légitimité dont il bénéficie auprès du Chef de l’État, sait que son temps de grâce ne va plus trop duré. Les défis et les enjeux qui oscillent autour du nouvel homme fort du gouvernement guinéen sont patents et une certaine opinion laisse entendre qu’au regard de son parcours, qu’il disposerait de la carrure, de l’expérience et des compétences nécessaires pour juguler les contestations et satisfaire les attentes d’une population qui devient de plus en plus exigeante mais surtout pressante.

Les défis qui assaillent le premier ministre Kassory Fofana sont marqués par un contexte de : 

  • Crise sociale aiguë face à des syndicalistes déterminés ;
  • Marasme économique évident caractérisé par une détérioration manifeste du pouvoir d’achat des guinéens ;
  • Atmosphère politique empestée par des revendications vives issues des élections communales du 04 Février dernier.

Assurément, les enjeux de la gestion Kassory résident dans la capacité qu’aurait l’homme à s’affranchir du joug du Chef de l’État et contenir la pression des caciques du RPG arc-en-ciel (Parti présidentiel dans lequel, il vient de fondre son propre parti politique en prélude à sa nomination ndlr) pour mieux disposer de son équipe. Tenez bien, ces enjeux seront tributaires de sa capacité à affirmer sa personnalité et à influer considérablement sur la composition de son gouvernement en y intégrant des technocrates confirmés disposant d’une probité avérée et des politiques patriotes bénéficiant d’une légitimité réelle à l’échelle de la population.

Par ailleurs, nombreux sont des Guinéens qui demeurent sceptiques, cela en raison des conditions dans lesquelles, l’homme a été élevé au poste de Premier ministre. Et pis encore, au regard de ses gestions antérieures, la carrière administrative de Kassory Fofana au sommet de l’État laisse au guinéen un sentiment d’amertumes et de désarroi. Cette carrière est surtout entachée de sérieux cas de suspicions de détournement de fonds publics. Chose qui m’amène à estimer que les premières mesures de l’homme doivent, d’abord, consister au respect scrupuleux de l’article 36 de la constitution qui est relatif à la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens devant la cour constitutionnelle ainsi que l’ensemble des membres de son gouvernement. Ensuite, il devra démontrer ses capacités managériales dans la coordination et dans l’impulsion de l’action gouvernementale tout en faisant de la lutte contre la corruption, le détournement et l’impunité son véritable cheval de bataille.

Pour l’aile dure de son désormais parti politique (RPG arc-en-ciel ndlr), à l’instar du président Alpha Condé, Kassory Fofana, pressenti par certain comme dauphin du Chef de l’État, sera jugé à l’aune de sa pugnacité face à la classe politique entière et l’opposition républicaine en particulier. En outre, lui qui eut 0,66% comme score à la présidentielle de 2010, devra faire en sorte que le RPG devienne un parti national au-dessus des clichés. Ce parti politique, présentement, souffre d’un déficit criard d’organisation et, ma foi, est en voie de décrépitude avancée, toute proportion gardée.

Toutefois, la population guinéenne dans sa majorité silencieuse, lasse des promesses sans lendemain et des effets d’annonce intempestifs, demeure tout à fait lucide et ne compte apprécier le premier ministre que sur la base des actions concrètes qu’il poserait en sa faveur.

CHERINGAN

 

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