Kaporo rails, kipé 2 : le silence assourdissant des ong de droits de l’homme

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La beauté de l’analyse réside dans sa phase rétrospective qui pense les plaies du factuel et corrige la rapidité de l’actuel. A suivre l’actualité, au jour le jour, avec son lot d’informations qui part dans tous les sens, certains détails non des moindres échappent à l’observateur.

Il y’a quelques semaines, l’Etat guinéen avec sa puissance destructrice qu’on le lui connait, a démoli des bâtiments de Kipé 2, et Kaporo-rails, deux quartiers de la haute banlieue dans la commune de Ratoma pour récupérer ses domaines éternellement réservées dit-on.

La violence et la haine qui ont suivi cette opération enclenchée le 25 février 2019 a provoqué un effroi à l’échelle nationale. Aujourd’hui, sur lieux on se croirait à Alep ou Raqqa en Syrie. Des milliers de Guinéens se sont indignés sur les réseaux sociaux et les canaux traditionnels de communication.

Par contre, bien malin qui dira avoir entendu une condamnation de l’action de l’Etat de la part d’une organisation de défense de droit de l’homme ou de la société civile. Aussi bien à l’échelle nationale qu’a celle internationale. Car si pour cause d’utilité, il est reconnu à l’Etat de récupérer aussi bien des domaines qui ne lui appartiennent pas que ceux qui l’appartiennent, il lui est également redevable de le faire avec toutes les formes requises à cet effet. Même la guerre a ses lois.

Le CICR en sait quelque chose. Dans le présent cas de figure, aucune procédure en la matière n’a été respectée. Pire aucune mesure de recasement et de dédommagement des déguerpis n’a été prise. Ceux de Dar-Es- Salam peuvent s’estimer heureux avec les 20 millions de francs gluants que notre gentil gouvernement les a gratifiées avant de les mettre dehors.

Mais revenons à notre sujet qui est un flagrant délit de violations de droits de l’homme dans la mesure où les victimes ont non seulement été touchées dans leurs droits à la protection et à la dignité mais aussi à leurs droits à l’éducation. On a vu des femmes dormir à la belle étoile et des élèves désemparés puisque n’ayant plus de toits pour continuer à étudier. Ce sujet, ni l’OGDH, ni le CNOSG, ni la PCUD encore moins Amnesty international ou Human Right n’ont daigné se fendre d’un communiqué solennel non pas pour condamner le fond de l’action de l’Etat mais la manière.

A bien observer la Guinée depuis décembre 2018 , il y’a un climat d’hésitation des organisations de défense de droits de l’homme, de certains medias occidentaux et des représentations diplomatiques à commenter l’actualité de notre pays encore moins prendre position. Pourtant, un puissant signal est envoyé au peuple par ce canal. Il doit compter sur lui-même et ne rien attendre de l’extérieur lorsqu’il s’agit de son destin.

Alpha Oumar DIALLO

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