Le niveau de fréquentation des espaces de lecture, notamment les bibliothèques, devient de plus en plus réduit dans la commune urbaine de Kankan, selon un constat fait par notre correspondant régional.
Selon Karim Kouroumah, directeur de la bibliothèque universitaire de Kankan, cet état de fait s’explique par l’avènement de l’internet et la prolifération des outils technologiques.
« La situation est actuellement compliquée. Dans la mesure où l’étudiant pense qu’il peut tout retrouver sur l’internet et peut se satisfaire sur internet. Ainsi, ils ont la paresse de venir à la bibliothèque pour consulter les documents. Et puis, les étudiants commencent à quitter les livres pour se refuser dans les téléphones et dans les tablettes. Aujourd’hui, nous avons constaté que le niveau des étudiants baisse et que quand vous les interrogez en classe, vous avez du mal de les entendre. C’est des jeunes qui sont très vivaces, mais dans le langage, ils sont pitoyables » a regretté Karim Kourouma.
Poursuivant, M. Kourouma affirme que quitter carrément les bibliothèques au profit du numérique est un exercice à haut risque, car soutient-il, au bout de 30 à 40 ans, ceux qui s’adonnent aux tablettes auront de problèmes de vision.
Plus, le directeur de la bibliothèque universitaire de Kankan propose comme mesure palliative pour accroitre le niveau de fréquentation la création d’un club des amis de la bibliothèque.
De son côté, Djénaba Diaby, étudiante au département de documentation à l’Université Julius N’yéréré de Kankan opte pour la version papier pour faire la lecture.
« Quand je lis sur papier, j’acquiert des nouvelles informations de la façon la plus simple. Mais quand il s’agit de l’internet, il te faut d’abord acheter la connexion sans parler des conséquences néfastes » se justifie-t-elle.
Rappelons par ailleurs, qu’en plus de l’université presque tous les établissements scolaires publics et privés de la commune urbaine de Kankan disposent d’un centre de lecture en leur sein.
Malick Diakité
