Au moins quinze organisations de la société civile guinéenne ont nettoyé, samedi 21 septembre 2019, la plage de Rogbané, à l’occasion de la journée mondiale de l’assainissement.
Entamée depuis l’année dernière avec la participation de 157 pays, cette campagne consiste à collecter des déchets dans le monde entier pour donner un sens à l’assainissement de la planète.
« Le but est de trouver des solutions durables pour rendre la planète saine et propre, pour offrir un cadre de vie sain à l’ensemble de la population. Avec le mouvement, les activistes valorisent les actions sur les enjeux environnementaux. Nous agissons 4 cibles : société civile, secteur privé, gouvernement et enfin les individus dans les quartiers qui agissent pour assainir la planète. L’idéal est que tous les pays s’impliquent pour éliminer les déchets » a expliqué Ousmane Momo Camara, coordinateur pays du mouvement Let’s do it et de la campagne Working of day en Guinée.
Selon M. Camara, l’objectif final de cette initiative est d’arrêter le nettoyage, car, souligne-t-il, il y a eu assez de temps pour nettoyer alors que ce temps pouvait être consacré à autres occupations si on ne salissait pas et que l’argent investi là pouvait servir à construire des écoles ou des hôpitaux.
C’est pourquoi, sa plateforme est engagée dans la grève climatique (du 20 au 27 septembre) pour essayer d’atteindre neuf objectifs du développement durable, dont l’objectif 13 qui traite du changement climatique.
« Les 5% de gaz à effet de serre provient des déchets brûlés. Nous voulons attirer l’attention du gouvernent pour dire que nous dévons adopter un mode de consommation et de production responsable pour éviter ces déchets et limiter l’impact négatif du changement climatique » a ajouté le coordinateur pays du mouvement Let’s do it et de la campagne Working of day en Guinée.
Financé par l’Union européenne et piloté par l’Agence belge de développent (Enabel), le Programme Sanita ville-propre appuie les organisations de la société civile dans l’assainissement et de gestions des déchets.
Au nom de l’Agence Enabel, Pierre Collin a indiqué que le choix de la plage de Rogbané pour abriter cette activité est le fruit des propositions de plusieurs organisations.
« La plage est un choix des organisations. L’année dernière aussi, il y a eu la même initiative, mais aujourd’hui, c’est comme si rien n’avait été fait. Et cela a été une des conditions du programme Sanita, c’est de prévoir des actions pérennes tout au long de l’année pour maintenir la plage propre et que ce soit engagé un partenariat avec les gestionnaires de la plage et avec la commune, un engagement pour un ramassage régulier des déchets » a précisé Pierre Collin.
Plus loin, le responsable de Enabel a mis un accent particulier sur les mécanismes mis en place par ceux qui sont en charge de ramasser les déchets, allant du tri jusqu’au traitement.
« Les organisateurs ont voulu montrer qu’il y a un potentiel de valorisation derrière les déchets. Il y a plusieurs opérateurs de transformation des plastiques pour montrer que les déchets qui trainent sur cette plage sont des objets qui ont une valeur ajoutée et peuvent être recyclés. Actuellement, nous cherchons des opportunités de mise en œuvre de certaines pratiques pour consolider les filières de valorisation des déchets en Guinée. On attend des propositions des acteurs du secteur » a annoncé Pierre Collin.
En Guinée, l’agence Enabel a déjà signé des coopérations avec les cinq communes de Conakry et celle de Kindia.
En attendant la construction très prochaine des infrastructures pour faciliter la pré-collecte et le travail des PME qui transforment les déchets, deux PME récupèrent sur place les plastiques collectés pour les recycler à des pavées, des seaux, des bassines et autres.
Hafia Diallo et Kadiatou Diallo
