Invalidation de boutelifka évoquée par l’armée : indicateur des nominations dans les ambassades guinéennes

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L’Algérie continue d’occuper l’actualité internationale avec la rue en ébullition qui fera partir le Président aux affaires depuis 1999. Sauf que l’immixtion des militaires prouve bien que le Pr Alpha Condé a été prévoyant en début d’année.

Si le départ du Président Algérien se dessine, force est de constater que les militaires y sont pour beaucoup. Alors que la rue donnait de la voix pour la fin de son système, un acteur non des moindres a surpris plus d’un. Il s’agit du Chef d’état-major Gaid Salah qui n’a pas hésité à toucher du doigt ce que personne n’avait voulu évoquer depuis le départ : l’incapacité d’Abdel Aziz Bouteflika à diriger le pays. Pourtant, c’est de là que la démission d’Abdel Aziz Bouteflika a pris forme car l’armée a fini par faire pression auprès des fidèles du pouvoir.

Une constatation  affichée alors que le Général d’armée occupait le poste de vice-ministre de la défense. Malgré cette étiquette le liant au pouvoir qu’il faudra bien assumer ou s’en défaire, il a décidé de faire face à son destin. Si le Chef de l’État inapte physiquement depuis 2013 a annoncé son départ du pouvoir en rendant sa démission, son Chef d’Etat-major a bien soulevé le lièvre de la vacance du pouvoir. Chose prévue par l’article 102 de la Loi fondamentale algérienne.

L’audace du numéro 1 de l’armée dans ce pays frontalier au voisin malien pourrait expliquer la raison de certains agissements du Pr Alpha Condé. En début d’année, une vague de nominations des hauts gradés de l’armée guinéenne avait animé les débats. Les plus influents sinon ceux à même d’adopter l’attitude de Gaid Salah ont été éloignés du pays. A l’époque, c’était dans la foulée des bruits de bottes de Libreville mais on comprend désormais que les motivations sont multiples.

La campagne flagrante de révision constitutionnelle en cours afin d’aboutir à un 3ème mandat prouve bien que des étincelles ne sont pas à exclure au sommet de l’Etat guinéen. Vu que les militaires à même de défendre la République en cas de forfaiture similaire à l’épisode algérien sont hors du pays, attendons de voir si ceux qui occupent les rangs actuellement auront ce courage.

Alors que beaucoup pensaient qu’après Dadis Camara, les porteurs d’uniformes n’iront pas à la conquête du pouvoir, la donne pourrait changer. Force est de constater que plusieurs actions entreprises ces dernières semaines par le camp présidentiel et affiliés créent les conditions pour ce cas de figure.

Vivement donc le 3ème  mandat pour savoir ce que fera l’armée guinéenne en cas de forcing présidentiel ou violation effective de la Constitution. L’Algérie a montré que le chemin de la démission forcée au nom du respect du peuple et des institutions.

Idrissa Keita

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