L e 30 septembre dernier, le professeur Alpha Condé, président de la république de Guinée, avait accordé une interview à nos confrères des médias français dont RFI, le journal Le Monde et TV5. Dans cette interview, le Chef de l’Etat, dans une expression claire et sans ambage : “ Vous ne connaissez pas la Guinée ”, avait ouvertement qualifié ces journalistes français d’ignorer les réalités de son pays.
Sans nul doute, c’est dans une perspective d’éclaircissement et de precision qu’Alpha Condé a bien voulu accorder une interview aux journalistes guinéens. Cet entretien a été réalisé et diffusé par nos confrères de la radio télévision nationale. Dans cet entretien exclusif, le numéro un guinéen est revenu sur les difficultés que l’Etat rencontre dans l’installation des exécutifs communaux.
Diffusée en toute pompe par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation MATD, l’annonce de l’installation des éxécutifs communaux a été perçue comme un ouf de soulagement par les politiques et les populations à la base. Mais, après huit (8) mois de la tenue de ces élections dites communales et communautaires; manifestement, l’installation effective des conseillers et des maires dans leurs fonctions, peine encore à se concrétiser. Le demarrage de cette opération a été suspendu pour des raisons de tensions à quelques endroits du pays.
Invité dans l’émission « Guinée Actu », le Chef de l’Etat s’est délié de toute responsabilité relative au retard enregisté dans l’installation des nouvelles autorités communales et communautaires. Il a profité de l’occasion pour culpabiliser ses adversaires politiques :
« Les communales, c’est l’affaire des partis politiques, ce n’est pas l’affaire du Président. Ce n’est pas une élection présidentielle, donc il faut poser la question aux partis politiques. Ils ont fait des accords, il faut demander que chacun les applique », a risposté le président Alpha Condé.
Continuant son raisonnement, et toujours fidèle à sa rhétorique habituelle, le Pr Alpha Condé n’a pas manqué d’accuser ses adversaires politiques de tuer des manifestants et rejeter l’opprobre sur son régime :
“Je sais que les opposants, eux-mêmes, blessent les gens et tuent pour discréditer le gouvernement. Nous savons très bien que beaucoup d’opposants tirent sur les gens pour qu’il y ait des morts et qu’on mette cela sur le dos des forces de l’ordre. C’est pourquoi, j’ai donné les moyens aux agents des forces de l’ordre pour pouvoir, de façon civilisée, gérer les manifestations ” a clamé l’invité des journalistes.
Selon le Chef de l’Etat, le peuple est habitué à des pouvoirs forts. Mais, la demarche de son pouvoir ne changera point de trajectoire parce que sa lute, s’inscrit dans le cadre de la promotion de la démocratie :
‘’ La démocratie a ses obligations. Moi, je me suis opposé à la façon dont la Guinée était gérée. J’ai toujours estimé qu’il fallait laisser les gens s’exprimer . Je me suis battu pour la démocratie pendant 40 ans, je ne vais pas utiliser la violence contre les gens. On dit que j’ai peur des manifestations. Mais, je n’ai pas peur ” a-t-il conclu.
Mariam Kanté
