Insultes racistes : l’autre défaite du football anglais

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D égoût et condamnation sont les mots qui raisonnent après la défaite amère de l’Angleterre, ce dimanche 11 juillet, en finale de l’Euro de football, face à l’Italie. Les trois joueurs anglais, Saka, Rashford et Sancho, malheureux lors de la séance de tirs aux buts, ont été les cibles d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Une défaite de plus, dont se seraient bien passés les Anglais.

Au bout de la nuit et après une partie disputée, c’est aux tirs au but que la finale de l’Euro se joue. C’est au tour de Marcus Rashford, entré en jeu en toute fin de deuxième mi-temps de prolongations de s’élancer.
Il trouve le poteau. Mais il ne sera pas le seul à rater son tir au but. Jadon Sancho et le jeune Bukayo Saka (19 ans) ne parviennent pas à marquer et l’Angleterre, qui disputait sa finale chez elle, à Wembley, s’incline.

Mais loin de l’aspect purement sportif et la déception face à cet échec, en finale d’une grande compétition, les réseaux sociaux se déchaînent ; leurs cibles : Rashford, Saka et Sancho. Il fallait (malheureusement) presque s’y attendre : les insultes racistes pleuvent, car les trois joueurs ont en commun d’être noirs.

Ces réactions rappellent celles du 20 juillet dernier, lorsque l’équipe de France perdait face à la Suisse. Là encore, aux tirs au but, suite à un loupé de Kylian Mbappé. L’international français avait, lui aussi, été victime d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Depuis, la justice française s’est saisie du dossier et compte bien retrouver ceux qui ont orchestré cette campagne.

Une condamnation ferme au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fermement condamné ces attaques, ce lundi. : « Cette équipe d’Angleterre mérite d’être traitée en héros, et non (en victime) d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Les responsables de ces abus effroyables devraient avoir honte d’eux-mêmes« .

La Fédération anglaise de football (FA), qui a souvent fait preuve de fermeté, s’agissant des questions liées aux discriminations, a, elle, exprimé son « dégoût » sur Twitter, dans la nuit : « La FA condamne fermement toutes les formes de discrimination et est dégoûtée par le racisme dont ont été les victimes certains joueurs de l’Angleterre via les réseaux sociaux. Nous disons de la façon la plus claire qui soit que quiconque est derrière des comportements aussi répugnants n’est pas bienvenu parmi les supporters de cette équipe« .

Les clubs respectifs de Marcus Rashford et Bukayo Saka (Manchester United et Arsenal) ont tenu à apporter leur soutien aux deux joueurs anglais.

Le député conservateur Tom Tugendhat s’en est, lui pris, ce lundi, aux réseaux sociaux qui « ont des algorithmes qui ciblent les publicités mais ne vont pas arrêter les insultes racistes contre certains jeunes hommes exemplaires« .

Les réseaux sociaux ont des algorithmes qui ciblent les publicités mais ne vont pas arrêter les insultes racistes contre certains jeunes hommes exemplaires

Tom Tugendhat, député britannique

La police de Londres a, de son côté, annoncé qu’elle était d’ores et déjà « en train d’enquêter » sur ces publications « insultantes et racistes » en ligne.

Un climat inquiétant dans le football anglais

Le football anglais est, depuis plusieurs mois, confronté à un phénomène de racisme en ligne visant des joueurs après la défaite de leur club ou après des performances décevantes.

En mai, la FA avait ainsi appelé le gouvernement britannique à légiférer sans tarder pour obliger les réseaux sociaux à agir contre les insultes en ligne ayant déjà visé par le passé… Marcus Rashford. Le joueur, est notamment connu pour son engagement contre les discriminations et la pauvreté.

Pour attirer l’attention sur ce racisme en ligne, la FA, les clubs de la Premier League, de la deuxième division et de la Super Ligue féminine, mais aussi des organisations représentant les joueurs, les arbitres et les entraîneurs, avaient décidé de ne pas alimenter leurs comptes sur les réseaux sociaux du vendredi 30 avril jusqu’au lundi 3 mai.

AFP

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