Hausse du prix carburant : dix ans après les manifestations de janvier – février 2007, la société civile guinéenne renoue avec les marches citoyennes

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Absente des grandes manifestations de rue depuis les évènements de janvier – février 2017, la société civile guinéenne a organisé ce mardi 10 juillet une marche pacifique sur toute l’étendue du territoire national. Cette marche fait suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe qui passe de 8 000 à 10 000 francs guinéens le litre.

Cette mobilisation, qui se veut nationale, a pour objectif de mettre la pression sur le gouvernement guinéen pour le pousser à revenir sur sa décision et à ramener le prix du litre de carburant à 8 000 Gnf. Munis de pancartes et de banderoles, les jeunes marchent avec en tête de cortège, plusieurs observateurs de la société civile. Le poing fermé et levé vers le ciel en scandant « 8 000 ou zéro, 8 000, c’est bon », ces jeunes battent le pavé depuis 7 heures ce matin au rond-point de la Tannerie à Matoto sur l’autoroute Fidel Castro, leur point de départ. Partout sur le trottoir le calme règne en maître. Les voitures sont rares, les boutiques fermées et les piétons se comptent par centaines ; bref les activités sont au ralenti non seulement dans la zone Tannerie – Matoto, mais aussi dans les autres communes de la capitale guinéenne.

Dans cette foule de manifestants, se comptent des jeunes activistes de la société civile et des artistes notamment l’humoriste Mamadou thug qui précise au passage : « la jeunesse nous aide à marcher jusqu’à notre point d’arrivée sans barricader, casser ou faire n’importe quel dommage à l’encontre de la population ».

Le tricolore noué autour du cou, l’artiste Elie Kamano lance un appel à toute la jeunesse guinéenne pour que ce mouvement soit le plus simple et pacifique. Pour le reggaeman guinéen qui se considère aujourd’hui comme un simple citoyen, réclame un rabais du prix du carburant et non faire une quelconque action politique : « Je ne suis pas là en tant que politicien, je manifeste contre l’augmentation fantaisiste du prix du carburant. Nous ne voulons que des 8 000 francs guinéens, sinon rien ».

Pour l’heure, cette marche pacifique continue avec un encadrement de la police nationale. Ces milliers de jeunes tous bords confondus, comptent poursuivre la manifestation jusqu’au stade du 28 septembre.

Saran TRAORE

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