Guinée: l’éducation de la jeune fille en danger

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En République de Guinée les résultats des jeunes filles aux examens scolaires ont été affectés par des phénomènes de société. Une situation qui compromet l’avenir des adolescentes sur l’ensemble du territoire national. A l’occasion du 6ème anniversaire de la journée internationale de la jeune fille, les autorités guinéennes et les partenaires techniques, accrédités en Guinée, ont présenté un tableau peu reluisant des statistiques des futures mères.

 Selon les résultats des enquêtes menées par des ONG et les agents du ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, la jeune fille guinéenne subit des violences de plusieurs formes :certaines sont contraintes d’arrêter le cursus scolaire en raison de mariages précoces, parfois à des hommes de l’âge de leur père, certaines sont victimes de grossesses non désirées ou de pratiques traditionnelles telle que l’excision, d’autres vivent avec un handicap physique ou sensoriel limitant leurs chances de mettre en valeur leur potentiel de leadership ou de maitriser leur destin comme celles maltraitées dans les maisons, jetées dans les rues, sexuellement exploitées ou réduites à la mendicité.

Cette réalité est d’autant plus plausible que ces violences et autres facteurs ont cette année négativement impacté les résultats scolaires des filles en Guinée. Seulement 35% et 20 % de réussite respectivement au brevet d’études du premier cycle et au baccalauréat session 2017.

Présidente de la coalition  des femmes et filles de Guinée, docteur Makalé Traoré ancienne ministre de la fonction publique, affirme que l’autonomisation de la jeune fille commence par l’indépendance économique. Cette année le thème retenu pour les Nations Unies est l’autonomisation de la jeune fille avant, pendant et après une crise.

Pour la Première dame de Guinée, Hadja Djènè Condé, l’objectif de la célébration de cette journée de la jeune fille en Guinée, réside dans la volonté de procéder à une conscientisation des décideurs à tous les niveaux, face aux contraintes qui pèsent sur les vécus de la jeune fille en procédant à un vaste plaidoyer en faveur de son épanouissement.

Mme Condé s’engage à mobiliser des ressources en faveur des  programmes et projets ciblant les filles conformément aux attentes de la campagne mondiale «parce que je suis une fille ». La première dame de la République à travers sa fondation PROSMI s’est engagée à appuyer le mouvement national en faveur des droits des filles à travers des actions visant à réaliser pleinement leur potentiel.

A l’occasion de la cérémonie officielle de la célébration de la journée internationale de la jeune fille à Conakry, la coordinatrice du Système de Nations Unies en Guinée Séraphine Wakana a affirmé que certaines pratiques fortement ancrées dans et coutumes et traditions de Guinée, justifient amplement que les différents acteurs se préoccupent des conditions des jeunes filles pour les aider  réaliser leurs rêves.

En Guinée c’est la thématique d’accès au pouvoir : offrir aux jeunes filles partout dans le monde l’opportunité d’apprendre, de diriger, de décider et de s’épanouir, qui a retenu l’attention des autorités. Cette journée coïncide avec la remise officielle du rapport sur la situation des filles dans le monde, qui représente la suite logique de la campagne mondiale parce que je suis une fille.

                                                                                                                   Mohamed BAH

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