Guinée : des commissaires de la cedeao exhortent les forces de l’ordre à éviter tout recours à la force

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La commission africaine des droits de l’homme et des peuples a exprimé, mardi 27 octobre 2020, sa vive préoccupation et son regret face aux violences post-électorales et la détérioration de la situation des droits de l’homme en Guinée.

Dans un communiqué de presse pris en ce sens, le commissaire en charge du suivi de la situation des droits de l’homme en République de Guinée, l’Honorable Commissaire Ndiamé Gaye et la Rapporteure spéciale sur les prisons, les conditions de détention et l’action policière en Afrique, l’Honorable Commissaire Maria Teresa Manuela, ont exhorté les forces de sécurité à éviter tout recours à la force létale dans le cadre du maintien de l’ordre public

Communiqué de presse

Le Commissaire en charge du suivi de la situation des droits de l’homme en République de Guinée et Président du Groupe de travail sur la peine de mort, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Afrique, l’Honorable Commissaire Ndiamé Gaye et la Rapporteure spéciale sur les prisons, les conditions de détention et l’action policière en Afrique, l’Honorable Commissaire Maria Teresa Manuela (les rapporteurs), dans le cadre des dispositions de l’article 45.2 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine), suivent avec attention l’évolution de la situation socio-politique en République de Guinée au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 et de la proclamation des résultats provisoires du 24 octobre 2020 par la Commission électorale nationale indépendante.

Tout en saluant le calme qui a caractérisé l’élection présidentielle, les Rapporteurs expriment leur vive préoccupation et leur vif regret quant aux violences post-électorales et la détérioration de la situation des droits de l’hommequi en est résulté.

Les Rapporteurs condamnent les affrontements survenus entre les partisans du candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée, M. Cellou Dalein Diallo et les forces de l’ordre à Conakry et dans la province et qui ont occasionné des pertes en vies humaines, des blessures et des destructions de biens tant publics que privés.

Ils appellent toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue afin de résoudre pacifiquement cette crise en vue d’épargner les populations de toute déstabilisation et violences et de s’inscrire dans le respect des droits de l’homme.

Les Rapporteurs exhortent les forces de sécurité au respect notamment du droit à la vie et à l’intégrité physique garantis par la Charte africaine et d’autres instruments pertinents et à éviter tout recours à la force létale dans le cadre du maintien de l’ordre public. Ils demandent en outre aux autorités Guinéennes de garantir la paix, la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des populations.

Ils invitent les candidats qui ont une quelconque contestation, de l’exprimer par l’usage des voies légales de recours pour toutes les réclamations et le règlement de tous les contentieux électoraux.

Les Rapporteurs encouragent la CEDEAO, l’Union africaine et la communauté internationale à continuer d’apporter leur soutien au peuple guinéen en vue de mettre fin aux violences post électorales en cours.

Les Rapporteurs restent saisis de la situation des droits de l’homme en République de Guinée.

– Honorable Commissaire Ndiamé Gaye, Commissaire en charge de la situation des droits de l’homme en République de Guinée et Président du Groupe de travail sur la Peine de mort, les Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et les disparitions forcées en Afrique

– Honorable Commissaire Maria Teresa ManuelaRapporteure Spéciale sur les Prisons, les conditions de détention et l’action policière en Afrique.

Lien du communiqué :https://www.achpr.org/fr_pressrelease/detail?id=540

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