Gouvernance : la guinée doit se battre pour son indépendance économique

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Les sujets qui traitent de la gouvernance, sont difficiles à analyser en Guinée. Les méthodes employées par les politiques sont figées et répondent en grande partie du système économique mondial qui maintient toujours cet écart entre les pays du nord et ceux du sud. Ce qui justifie les programmes de financement et d’accès au crédit proposés aux pays tiers. Les missions d’évaluation comme la dernière qui a séjourné en Guinée, donne des notes d’appréciation et invitent les gouvernements à respecter les conditions fixées par les institutions de Brettons Wood (FMI et Banque Mondiale). IL y a pourtant une possibilité de s’en sortir, puisque d’autres pays loin de l’Afrique continuent de donner de la voix. C’est aussi un combat très ancien en Europe.

En France, ils se sont coalisés contre le front national. Ensemble, ils ont réussi à l’empêcher de présider aux destinées de l’hexagone. A deux reprises, peut-être même trois, le parti des Lepen a vu le pouvoir sans vraiment l’exercer au cœur du centre de décision. Les Gaullistes et Vichystes fuient la peur de se voir rejeter par le monde des impies. Ceux-là même qui encouragent les pratiques malsaines au nom de la liberté de penser et d’agir. Nous avons entendu aussi des discours orientés sur l’euro. Ce n’était pas la monnaie idéale pour tous les Etats membres. Surtout que certains sans vraiment le dire avec insistance, ont laissé voir leurs difficultés.

Des économies sous perfusion, il ne fallait pas autant d’austérités pour que toute la Grèce actuelle se déchaîne. Le FMI et les Etats qui prêtent de l’argent sous conditions, ont été suffisamment avisé sur ce que voulaient les habitants d’Athènes en premier, lorsqu’ils sont descendus dans les rues pour dire non à la politique économique dictée de l’extérieur. C’est cela notre monde qui a vibré en 2011 au rythme des colères de Madrid à Barcelone. Le système qui tirait sur les ficelles semblait ignorer les conséquences des violences de Tahrir au Caire. Les pays se remettent et essaient de sortir du colonialisme de ce siècle.

Lorsque de façon timide le débat a repris sur le franc CFA, les progressistes ont semblé encourager la lutte de Kemi Seba, les anxieux ont fait entendre leur crainte. Finalement, tout le monde est apparu indécis, devant l’équation que voici : doit-on rejeter le franc colonial ? Les Ghanéens ne veulent plus être ceux qui répètent après les autres. Les mêmes qui autrefois ont dénoncé le manque d’initiatives de chez les africains, ne sont pas tout à fait à l’aise quand ils constatent quelques-uns aller vers une autonomie.

Pour nous guinéens, ces réalités sonnent malheureusement comme de simples génériques à la radio. Nous n’avons pas encore assez de courage pour rompre avec ce système qui ne nous fait pas avancer. Le pays vit des programmes d’aide, d’accès au crédit et d’annulation de dette. Tous les accords signés n’ont pas donné de plus-value à l’essence même du mot progrès employé pour plaire à des occasions inopportunes. Quoi qu’on dise, la Guinée est habitée en majorité par des pauvres qui courent après l’autosuffisance alimentaire. Ils n’ont pas accès aux soins de santé de qualité.

Au même moment, les décideurs acceptent qu’il y ait des mécontents dans le secteur de l’éducation, de quoi fragiliser davantage l’école en difficulté. Pour les prochaines années. Ou mieux, pour les prochains régimes, l’accent doit être mis sur la création d’un nouveau système de développement basé sur des principes clairs et adaptés à la Guinée. On peut certes s’inspirer des modèles qui ont produit des effets positifs ailleurs, mais on ne peut et doit pas tout imiter. Nous avons nos ressources, nous avons notre territoire pas assez vaste. Il est de notre devoir de le construire pour les futures générations. Pour celles-ci, nous devons bâtir un pays épanoui. Il n’y a aucune raison, qu’elles remboursent des dettes après nous, auprès de nos créanciers qui ne nous sont pas utiles.

Jacques Lewa

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