Gouécké : la résurgence d’ebola fortement négligée par la communauté

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A Gouéké, épicentre de l’épidémie à virus Ebola frappant la Guinée depuis le 14 février dernier, les populations ne prennent pas encore conscience de la résurgence de cette maladie hautement contagieuse, constate-t-on.

Un bon nombre de citoyens interrogés par notre envoyé spécial dans cette sous-Préfecture, située à 42 kilomètres du chef- lieux de la capitale de la Guinée Forestière, nie catégoriquement l’existence de cette maladie.

Pire, les mesures barrières édictées par les autorités dans le cadre de la riposte à cette maladie sont quasiment foulées au sol.

« La situation est incroyable. Si certains disent qu’il y a Ebola ici, ce n’est pas une réalité. Puisqu’il y a la circulation entre N’Zérékoré et Gouécké. La maladie n’est pas propagée dans les autres localités sauf chez-nous. C’est pour dire à l’Etat  que nous sommes en bonne santé et nous vivons sans Ebola ici », affirme Ibrahima CAMARA, transporteur.

L’indiction faite par les autorités pour la tenue des marchés hebdomadaires et à l’organisation des cérémonies religieuses pour une période de 30 jours renouvelable dans cette localité n’est pas encore respectée par les citoyens.

«Pourquoi arrêter les marchés alors que les élèves sont à école assis trois par table-bancs. Si les marchés sont arrêtés, on a qu’à arrêter les cours. Parce qu’on ne peut pas nous dire qu’Ebola est à Gouécké et que les élèves sont à école. Cela fait une semaine, personne n’est contaminé d’abord. Nos parents sont là en train de souffrir, nous souffrons beaucoup. Demandez au Président de la République de nous laisser en liberté. Il n’y a rien à Gouécké, il n’y a pas Ebola ici. Le marché, quand tu viens, chaque moment, tu trouves que  le marché est  plein même pour marcher, c’est difficile », réagit Aimé THEA, citoyen de Gouéké rencontré dans le marché.

Interpelée sur la question, Sokpo THEORO, directrice préfectorale de la Santé de N’Zérékoré garde son espoir de voir l’application des dispositions sanitaires prises dans le cadre de la riposte.

Par la même occasion, madame Sokpo THEORO annonce l’arrivée, dès dimanche, d’un lot de vaccins, qui seront donnés à la population à partir de lundi prochain.

« C’est une réalité, mais la situation s’est un peu améliorée. Les agents  continuent de  travailler dans les localités concernées. Dieu merci, ça va. Seulement à Gouécké, un citoyen suspect d’Ebola était allé à Siguiri, à travers les structures de santé de Siguiri. Ce malade est revenu, il se trouve au centre de traitement à N’Zérékoré, c’est lui seul  qui voulait fatiguer les gens, mais nous avons pris des dispositions », rassure la DPS de N’Zérékoré.

En confirmant l’arrivée à Gouéké des kits de lavage des mains offerts par l’Unicef, en collaboration avec Tinkisso, le sous-préfet de Gouécké, Ibrahima KONE, révèle tout de même que ceux-ci sont insuffisants.

«Chaque victime devra avoir un sac de riz et 200.000 GNF pour l’achat des condiments », confie une source.

De 2014 à 2016, rappelons-le, le virus Ebola avait fait plus de 11.000 morts sur près de 26.000 cas confirmés entre la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria.

Koikoi kouloubo BILIVOGUI

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