Le bras de fer entre Antonio Souaré président de la Fédération guinéenne de football et Salifou Camara ‘’Super V’’ ancien président de la même Fédération du football guinéen se poursuit, malgré le dernier congrès électif remporté par le richissime homme d’affaires Antonio Souaré. Les deux ne fument plus ensemble le calumet de la paix. Quelques heures après la victoire de l’actuel homme fort du football guinéen au congrès électif, Salifou ‘’Super V’’ a multiplié les accusations aussi graves que compromettantes contre le nouveau patron football national.
La ‘’guerre’’ entre les deux hommes a commencé depuis la confirmation de Souaré comme président de la Feguifoot (Fédération Guinéenne de Football). « Nous ne sommes pas là pour polémiquer, nous ne sommes pas là pour insulter. Mais j’ai appris une chose : une très bonne éducation. On perd dans la grandeur et on gagne dans l’humilité. Je suis sûr d’une chose, chaque personne est ambassadrice de sa famille, donc je sais que je viens d’une famille religieuse bien éduquée » a déclaré Antonio Souaré en marge d’un banquet qu’il a offert au lendemain de sa victoire au congrès électif à la tête du football guinéen contre un certain…. Salifou Super V.
La pilule est difficile à avaler, après son échec Salifou porte plainte au tribunal arbitral du sport de Lausanne en Suisse pour invalider les résultats du congrès électif du 28 février 2017. C’est le cabinet de l’avocat de l’ancien sélectionneur du Syli national, le Français Luiz Fernandez qui a été engagé pour défendre ce dossier. Peine perdue, le comité de normalisation et les émissaires de la Confédération Africaine de Football et de la FIFA avaient validé les résultats du scrutin.
Confortablement assis dans son fauteuil de président de la Fédération guinéenne de football au cœur de Kaloum (quartier des affaires à Conakry), Antonio Souaré fait recours aux dossiers poussiéreux, classés par son prédécesseur. Après plusieurs zones d’ombre et des taches d’huile, le propriétaire de Horoya AC de Conakry décide de recruter un cabinet d’enquête. Dans un rapport d’audit produit par ce cabinet, l’ancien président de la Feguifoot se trouve incriminé. Salifou Camara Super V conteste ce rapport : «Moi je n’ai pas eu de rapport d’audit donc pour moi c’est un roulement de bande dessinée dans lequel vous avez tintin Antonio comme acteur principal »
8 milliards de francs guinéens c’est le montant qui aurait été détourné par l’ancienne équipe de la Fédération guinéenne de football dirigée par Salifou Camara. Dans ce choc des ‘’Titans’’ Super V ne lâche pas prise et justifie l’utilisation de cette somme : « Un cabinet a été retenu avec une facture bien déterminée : 834 mille euros, le ministère devait donc acquitter les honoraires, le ministère des sports n’avait pas inscrit sur sa ligne MTN a accepté et a dit officiellement je ne peux pas sponsoriser l’Etat, il faut faire venir la fédération, nous allons passer par la fédération pour verser l’argent sur son compte quitte à lui de reverser ensuite au cabinet ».
Le président de la feguifoot Antonio Souaré entend traîner en justice les auteurs de ce présumé détournement de 834 mille euros. Selon son prédécesseur, cette démarche est contraire à la législation de la FIFA en vigueur. Convoqué par les agents de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) à Conakry, Super V décline l’invitation et justifie : « L’article 59 des Statuts de la FIFA. L’article 63 des statuts de la fédération guinéenne de football, relatif à l’arbitrage, stipule qu’en cas de litiges, tout recours devant un tribunal ordinaire est interdit, sauf s’il est spécifiquement recommandé par la FIFA….. » Donc je ne peux pas me présenter devant un tribunal guinéen, mais plutôt devant la commission éthique de la FIFA. Il a peur d’aller devant le Tribunal Arbitral du Sport TAS » a-t-il déclaré.
Sur une vidéo disponible sur les réseaux sociaux, le président de la Fédération guinéenne de football Antonio Souaré, entouré de ses proches, exprime sa capacité financière à pouvoir influencer les résultats des audits : « seulement c’est très compliqué, je ne veux pas que les gens aient des problèmes en mon nom. Ça retarde votre travail mais je suis prêt à payer une semaine pour qu’ils aient une semaine, pour qu’ils aient le temps vraiment de se défendre avant que vous ne l’envoyiez à la FIFA.
Mohamed BAH
mohamed.bah@guineeactuelle.com
