Entreprenariat féminin : aissatou traoré sur l’idée de la création de son entreprise

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En Guinée, plusieurs femmes évoluent dans l’entrepreneuriat. Il n’est pas rare de voir des femmes lettrées ou analphabètes qui s’engagent dans la création des entreprises pérennes pour le maintien de leur équilibre économique et sociale.

Parmi ces femmes, la rédaction de guineeactuelle.com a rencontré Aissatou Traoré, fondatrice et gérante de Kahiry Rox. Elle s’est spécialisée dans le recyclage des pneus usés pour  fabriquer des meubles pour des bureaux et les maisons.

Diplômée en journalisme et communication, Aissata Traoré est la première femme à entreprendre dans le recyclage des pneus et bouteilles en Guinée. La fondatrice de la petite entreprise khahiry Rox ramasse des pneus dans les rues de Conakry pour en faire des fauteuils confortables, des poufs et des tables pour des maisons et les bureaux.

« J’étais encore à l’Université quand j’ai fait la rencontre d’une dame, une Kényane qui était en séjour ici à Conakry avec elle, j’ai appris ce métier. Après son départ, j’ai attendu un peu le temps de me préparer à exercer ce métier. Du coup, à la maison, j’avais commencé à les confectionner avec mes frères. On y coupait le bois, on faisait la peinture, on faisait la couture et tout » a expliqué Aissatou Traoré qui ajoute que ce métier l’a apporté beaucoup de choses.

« J’ai appris dans le monde entrepreneurial, j’ai connu des gens, ça attiré vers moi des personnes qui m’ont formés sur certaines choses que je ne connaissais pas, ça ouvert mon esprit environnemental et écologique, ça changé ma vie, je suis plus déterminée que jamais, jusque-là, je ne dirais pas que j’ai atteint mes objectifs» a-t-elle indiqué.

Recycler des pneus usés est une manière pour la fondatrice de Khahiry Rox de participer à l’assainissement de la ville de Conakry. Ces pneus sont lavés et désinfectés avant d’être transformés en meuble.

« Ma motivation première était de lutter contre la dégradation de l’environnement. Je me disais qu’en logeant ses pneus dans une maison, un bureau ou un foyer, j’enlèverais de la rue le risque que ces pneus stagnent de l’eau avec des moustiques qui propagent des maladies, j’enlevais la possibilité aussi de les bruler pour dégrader l’environnement » a ajouté la jeune dame.

Ces pneus joliment confectionnés attirent plusieurs personnes dans la capitale, mais comment se fait le recyclage des Pneus ?

« A la base, il faut aller collecter les pneus, les trier parce qu’il faut choisir des pneus qui sont solides, qui peuvent supporter le poids humain, on l’envoie à l’atelier ou on lave, on désinfecte, c’est après cela on commence la confection, c’est-à-dire couper le bois, faire la peinture, tout ce qui va autour dépend de ce que le client a demandé » répond la fondatrice de Khahiry Rox.

En plus du recyclage des pneus Khahiry Rox fait des pots de fleurs avec du ciment, des tableaux en pagne, des bouteilles recyclées en verre des vases pour décorer les maisons.

Aissatou Traoré ne compte pas s’arrêter là, la jeune femme veut prouver à tout ce qui n’y croyait pas à son projet qu’on pourrait faire la décoration avec des objets recyclés. C’est pourquoi, elle demande à ses sœurs d’oser entreprendre.

« Tout être humain a le devoir d’apprendre quelque chose pour être utile à soi-même d’abord, et être utile aux autres, donc elles ont le devoir d’apprendre quelque chose pour être utiles à elles-mêmes et à la société, se fixer un objectif et ne jamais abandonner. Entreprendre, ça demande beaucoup de risque, on tombe, on se relève, on se relève un matin sans un sous, un autre avec un peu d’argent, c’est une question de conviction, il faut avoir envie de faire ce que tu veux » a-t-elle conseillé.

A ce jour, confie la fondatrice de Khahiry Rox, son entreprise compte 5 employés dont 3 emplois directs.

Nantady Camara

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