Entre syndicalistes et pouvoirs publics : a qui la responsabilite de l’enlisement de la situation a conakry ?

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Cela fait maintenant plus de trois semaines que cette situation perdure en Guinée notamment dans les différentes communes de sa capitale Conakry.
Or, selon l’article 58 de la constitution guinéenne du 07 Mai 2010 : « …LE PREMIER MINISTRE EST RESPONSABLE DE LA PROMOTION DU DIALOGUE SOCIAL ET VEILLE A L’APPLICATION DES ACCORDS AVEC LES PARTENAIRES SOCIAUX ET LES PARTIS POLITIQUES »  
Dès les premiers jours de la grève des enseignants, qui d’ailleurs n’était que suspendue depuis février 2017, en vertu de la disposition susmentionnée et de la DISPOSITION 20 de la même constitution consacrant le droit à la grève, le Premier Ministre guinéen MAMADY YOULA devrait naturellement prendre en considération sa saisine par le mouvement gréviste dissident du SLECG avec à sa tête M. Aboubacar SOUMAH (Secrétaire General Adjoint du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée SLECG).
Au lieu de cela, le gouvernement opta pour la dérision, le mépris, l’arrestation et la poursuite des grévistes.
Le gouvernement guinéen en effet, par la voix de son ministre en charge de l’enseignement préuniversitaire (ancien syndicaliste et ancien membre proéminent du SLECG) en compagnie des secrétaires généraux de la centrale USTG et du SLECG qualifient cette grève, des dissidents du SLECG, de « SAUVAGE et D’ILLEGALE » non seulement au motif de n’avoir pas observé les procédures en la matière mais aussi parce que le cerveau de cette grève, à l’occurrence Aboubacar Soumah, n’était pas, dans sa situation actuelle, compétent pour mener cette grève. Or, tout cela a clairement été démenti par les syndicats grévistes.
Le véritable bémol dans cette affaire, réside dans le fait que, cette grève, même en étant officiellement déclarée SAUVAGE et ILLEGALE, elle a quand-même été suivie par la grande majorité des enseignants et élèves guinéens d’une part, et d’autre part, dans la même lancée, le SLECG vient d’être rejoint par les responsables de l’unité syndicale ONSLG-COSATREG-CGSL-UGTG-UDTG-CGTG-CGFOG qui, dans leur déclaration du samedi 03 Décembre 2017, ont réaffirmé leur soutien aux enseignants grévistes de Guinée.
Malheureusement, après la première semaine de cette grève, simplement dans la capitale guinéenne, l’on enregistrait déjà la mort de deux adolescents (l’un à Dabompa, l’autre à Cosa), le viol d’une jeune fille à Matoto, de nombreuses pertes en biens matériels, destruction d’emblèmes nationaux et d’édifices publics, déchirure des affiches du chef de l’État à Kaloum notamment (coeur de Conakry et de l’administration guinéenne), Paralysie de la capitale Conakry… Pour ne citer que ceux-ci.
Le Président de la République de Guinée, Président en exercice de l’Union Africaine, dès son retour dans son pays, pour sa part, a davantage durci le ton que de jouer son rôle de « PÈRE DE LA NATION », il s’exprima en ces termes : « TOUT MEDIA QUI DIFFUSERA LES COMMUNIQUES D’ABOUBACAR SOUMAH OU DE N’IMPORTE QUEL AUTRE DE CES GREVISTES SERA TOUT SIMPLEMENT FERME » comme si, une simple déclaration du PRG suffirait à dissiper toutes ces ardeurs.
De ce fait, quelques jours plus tard, des radios telles que CONTINENTAL.FM (Conakry), BETA.FM (Labé) ont servi d’exemple à cette vaste entreprise de répression des ‘’CENTS VOIX’’ et de violation de la liberté d’expression dans notre pays. Ce qui du reste, constitue un grand recul pour notre jeune DEMOCRATIE.
Cependant, la semaine passée, au terme d’un entretien entre RELIGIEUX ET GREVISTES, il a été décidé ce qui suit : « QUE LES SYNDICATS SUSPENDENT LEUR MOT D’ORDRE DE GREVE POUR OUVRIR UN COULOIR DE NEGOCIATION ‘’RELIGIEUX-GOUVERNEMENT’’. SI AU DELA DE DEUX MOIS D’APRES NEGOCIATIONS, AUCUN PROGRES NOTABLE N’EST CONSTATE PAR LES GREVISTES, LES RELIGIEUX S’ECARTERONT POUR QUE LES SYNDICATS CONTINUENT LEUR LUTTE » 
C’est suite justement à cela que les syndicalistes décidèrent de convoquer une assemblée générale, le vendredi dernier, au siège du SLECG à Donka, pour discuter de la SUSPENSION OU NON de ladite grève en vertu du moratoire proposé par les religieux.
Hélas ! ce vendredi arrivé, à l’aube, un important dispositif sécuritaire fut mis en place pour quadriller la zone et empêcher la tenue de ladite assemblée générale.
Par ailleurs, pendant qu’une certaine lueur d’espoir se profilait à l’horizon, d’autres problèmes superflus et incongrus commencèrent à surgir de nulle part.
En effet, dans la soirée du dimanche, un groupe dissident, des dissidents du SLECG, diffusa un communiqué sur les plateaux de la radiotélévision guinéenne RTG dans lequel il suspendait la grève des enseignants déclenchée depuis le 13 NOVEMBRE dernier.
Dès lors, le groupe conduit par le syndicaliste Soumah ne faisait plus que se faire harakiri ; de problèmes en problèmes, de mesquineries en mesquineries pour en finir avec des querelles d’égo inutiles, inopportunes et sans doute improvisées. Mais, de sources sûres affirment avec insistance que certains de ces syndicalistes ont bénéficié des largesses du pouvoir dont les camarades Doumbouya et Abass.
Ce lundi matin dans l’émission ‘’LES GRANDES GUEULES GG’’ d’Espace. Fm, le nommé Doumbouya clamait, sur la base d’un enregistrement sonore qu’il aurait fait, que leur chef Aboubacar Soumah avait reçu deux conteneurs de sacs de riz, des bidons d’huiles, une voiture et plus de 500.000.000FG de la part d’un cadre du parti UFDG (principal parti d’opposition en Guinée).
Aboubacar Soumah, de son coté, sur les ondes des radios Espace et Lynx Fm, rétorquait avoir reçu de la part de son camarade Portos, 2 sacs de riz et un bidon d’huile que ce dernier a reçu d’une association caritative de Matam. Il clame en ces termes, quelques extraits :
 « JE N’AI REÇU DE L’OPPOSITION GUINEENNE NI SACS DE RIZ, NI BIDONS D’HUILE, NI ARGENTS ENCORE MOINS DE VOITURE, … 
C’EST LE PRESIDENT DE LA SOCIETE CIVILE ABDOURAMANE SANOH QUI SOUVENT, MET SA VOITURE A MA DISPOSITION POUR MES DIFFERENTS DEPLACEMENTS… 
LES RELIGIEUX NOUS AVAIENT DEMANDE DE SURSOIR AU MOT D’ORDRE DE GREVE, PAR RESPECT POUR CES PERSONNALITES HONORABLES, NOUS ETIONS DISPOSES DES VENDREDI, A EN DISCUTER AVEC LA BASE POUR SUSPENDRE LA GREVE MAIS MALHEUREUSEMENT, LES FORCES DE L’ORDRE NE NOUS ONT PAS PERMIS DE NOUS CONCERTER AVEC LA BASE… 
SI J’ETAIS EN FACE DU CHEF DE L’ETAT, JE L’AURAIS FAIT COMPRENDRE QUE SON ENTOURAGE LUI CONSEILLE DES AFFABULATIONS NOUS CONCERNANT ET QUE NOTRE GREVE EST BIEN EVIDEMMENT LEGALE, JE L’AURAIS DIT TOUTE LA VERITE SUR LA CRISE ACTUELLE… 
EN L’ETAT ACTUEL DES CHOSES, AVEC LA DECREPITUDE DE LA SITUATION, NOUS NE COMPRENONS PAS POURQUOI LES AUTORITES NE VEULENT PAS NOUS ECOUTER ET ELLES S’INVESTISSENT SERIEUSEMENT POUR NOUS EMMENER VERS L’IMPLOSION, A TRAVERS LA CORRUPTION DE CERTAINS D’ENTRE NOUS, C’EST TOUT SIMPLEMENT REGRETTABLE … 
SI NOS COLLEGUES ENSEIGNANTS NOUS SUIVENT, C’EST PARCE QU’ILS SONT CONVAINCUS DE LA CAUSE QUE NOUS DEFENDONS CONTRE VENTS ET MAREES… TANT QUE NOUS NE CONSULTONS PAS LA BASE, IL SERAIT DIFFICILE POUR NOUS DE SUSPENDRE LE MOT D’ORDRE GREVE »
Par ailleurs, sur la foi des enregistrements sonores fournis par le syndicaliste Doumbouya, nous pouvons entendre des propos d’une extrême gravité du même Doumbouya (invité des GG de ce lundi 04 Décembre) : « LES PEULS LA NE DONNENT RIEN POUR RIEN »
Ceci dit, entre récupération politico-ethnicienne, dénonciation calomnieuse, délation, coup-bas, couardise, poltronnerie, tromperie, escroquerie … tout y est, -et pouvoirs publics irresponsables, -et enseignants grévistes qui se subdivisent pour des futilités ; les problèmes ne font que s’enchevêtrer de manière dangereuse.
A ce jour, il est difficile de dire qui profitent le plus de cette situation regrettable qui ne fait que gangrener davantage un système éducatif déjà complètement laminé par une politisation à outrance de ce secteur oh ! combien important mais visiblement pas très pris en considération par les autorités guinéennes compétentes.
Dans tous les cas, dans cette histoire, nous savons qui sont les gros perdants.
AFFAIRE A SUIVRE …
 Par The Cheringan 
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