Enquête exclusive : les ouvriers du barrage souapiti dans des conditions pas reluisantes

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S ouapiti est le plus grand barrage hydroélectrique en construction en Guinée. Le projet  emploie plus de 3 mille  900 personnes, selon le directeur de projet.

Dans une enquête exclusive réalisée par guineeactuelle.com, les ouvriers qui travaillent sur ce chantier ont dénoncé les traitements qu’ils subissent à longueur de journée de la part de leurs chefs.

Certes, ces ouvriers ne sont ni techniciens encore moins des machinistes, mais ils constituent un maillon fort dans l’exécution des travaux de construction du barrage de Souapiti, car tout passe par eux.

Sur place, ces ouvriers se plaignent de l’abus de leurs chefs en parlant notamment de la surexploitation.

« Le problème qu’on a ici, c’est qu’on a pas de repos. Nos conditions de travail aussi ne sont pas remplies. On n’a  pas de salaire digne de nom. Si on tombe malade, il y a une clinique ici où ils nous amènent. Les frais de traitement sont par la suite défalqués dans notre argent » a révélé Boubacar Barry, un des travailleurs contacté sur les lieux, ajoutant que lorsque quelqu’un d’entre eux s’absentait une fois au travail, son salaire serait coupé de 100 mille francs guinéens.

Selon un ouvrier, le salaire de base de tous les ouvriers est misérable, Car, personne d’entre eux ne toucherait 3 millions de francs guinéens.

« Le salaire de base est de 1 million 500, 2 millions de francs guinéens. Vraiment, on souffre » a déploré  déplore Samba, ouvrier.

Au cas où un matériel de travail se gâtait dans les mains d’un ouvrier, apprend-t-on, l’intéressé est le plus souvent obligé de rembourser.

« Si une pièce ou un matériel se gâte avec toi, on le défalque dans ton salaire » a témoigné Aly Bangoura, qui confie aussi que ceux qui paient leurs équipements à savoir : les paires de chaussures, les gilets et autres.

Interpellé sur la question, le Directeur du projet Souapiti, Amara Camara s’est défendu en disant que l’ouvrier n’est jamais satisfait.

« Je vous exhorterai vous-même à fouiller un peu plus pour mener les investigations sur leur traitement. L’être humain n’est jamais satisfait. En faisant vos investigations, vous trouverez  qu’ils sont dans une marge tout à fait  acceptable » a-t-il réagi aux accusations.

Mata Malick Madou

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