Élections locales ivoiriennes: a l’image de la guinée ? 

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A lors que les mairies viennent d’être renouvelées, les conflits sociaux ont pris forme ça et là. Un scénario qui rappelle bien celui de la Guinée depuis février 2018  et qui est à l’origine des récentes manifestations de rue de l’opposition.

On savait que ce scrutin qui s’est tenu le 13 octobre en Côte d’Ivoire, et de surcroît un samedi au lieu d’un dimanche, s’annonçait rude.

Et pour cause , le PDCI d’Henri Konan Bédié venait de rompre avec le RDR du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Un divorce qui a mis à mal la majorité au pouvoir avec pour conséquences des listes séparées. Deux camps qui se sont affrontés à l’image du RPG et de l’UFDG.

Dans cette histoire, c’est bien le PDCI qui occupe la posture du parti de Cellou Dalein Diallo. Si la question communautaire n’est pas aussi visible que cela, des circonscriptions sont au cœur des litiges.

Avec une CENI plus organisée en terre ivoirienne, l’organe en charge des élections arrive à se faire entendre par une communication sans amalgame. Le RHDP gagne plus de 55% des circonscriptions alors que le PDCI moins de 40%.

On comprend donc les grognes dans plusieurs localités où les candidats PDCI n’entendent rien lâcher. Ce bras de fer entre les deux adversaires est à l’image de celle du RPG et l’UFDG avec le même objectif partout : se positionner pour la présidentielle de 2020.

Par contre, un accord politique n’a pas vu le jour du côté d’Abidjan et on ne s’attend pas à faire plus de six mois sans que soient installés les bureaux communaux.

Contrairement à la Guinée, les indépendants joueront une place de choix. Effacés depuis les résultats et avec le deal entre les partis d’Alpha Condé et Cellou Dalein, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés hors du jeu politique. Alors qu’en Côte d’Ivoire, les indépendants sont pas des acteurs venus de nulle part pour la plupart. Ce sont des cadors de l’arène politique, soient frustrés de ne pas avoir été retenus, ou contre la gestion de leur parti vu le divorce au sommet.

Beaucoup d’entre eux reviendront vers leur formations d’origine ou adopteront de nouvelles couleurs politiques, ce qui fera le contrepoids final de ces communales à l’ivoirienne. Même des ministres à l’image du puissant Ahmed Bakayoko ou Anne Desirée Ouloto voir Adjumani Kobenan ont raflé des circonscriptions dont ils sont originaires. On constate par ailleurs que beaucoup des élus indépendants rejoignent le RHDP, ce qui assoit l’assise du pouvoir d’Alassane Ouattara qui entend être maître du jeu à la présidentielle de 2020.

En attendant, le 3ème  homme qui reste finalement le FPI voit une branche , celle dirigée par Affi N’guessan, rejoindre le PDCI pour une alliance attendue de tous.

A Conakry, c’est bien Sydia Touré de l’UFR qui a compris qu’il était le dindon de la farce. Haut représentant du Chef de l’Etat, il multiplie désormais  les sorties à travers Twitter contre son employeur. Des prises de paroles qui vont carrément à l’encore du pouvoir et qui affichent bien son activisme d’opposant à celui d’un allié acquis à la majorité.

Le débat communal est loin d’être fini à Conakry contrairement au voisin ivoirien qui se montre plus responsable dans les argumentaires et les enjeux nationaux.

Keita Idrissa

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