Election présidentielle au mali : l’heure de soumy ?

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Le scrutin au Mali vient de déclarer IBK et Soumaila Cissé au second tour. Du déjà vu quand on sait que ce sont les finalistes de la dernière finale tenue en 2013. Cette fois, 60% des votes ne sont pas favorables au Président sortant IBK qui entend rempiler. La situation, pourrait-elle profiter à Soumaila Cissé, si le consensus est effectif ?

Dans la nuit du jeudi 2 août, les résultats de l’élection du 29 juillet furent proclamés : IBK sort avec 42% et Soumy 18 %. Un match retour de l’édition 2013 où le premier accédait au palais de Koulouba. L’actuel Chef de l’État, proche ami d’Alpha Condé est confiant pour le second tour prévu le dimanche 12 août. Tout lui donne raison, car l’opposition est fissurée et désunie depuis que la date de l’élection avait été officialisée en janvier.

DÉSUNION AU SEIN DE L’OPPOSITION :

La sincérité du scrutin du premier tour du 29 juillet a été remise en cause. Le chef de file de l’opposition, très proche de Cellou Dallein Diallo à savoir l’Honorable Soumaila Cissé entend mettre l’affaire à son compte. En réalité, ce schéma était prévisible et ne surprend guère. Depuis dimanche soir, la population malienne avait la peur au ventre ne sachant pas comment allaient se passer les choses. L’URD et ADP-Maliba (3ème) ont annoncé les couleurs le lundi soir. Une situation qui fera son effet puisque les mêmes seront avec d’autres candidats devant les médias dans la journée du mercredi.

Cette fois, ce sont 16 candidats qui ont dénoncé la manipulation des résultats et de l’opinion avant de « taper » sur la Cour Constitutionnelle. Une institution qui a démenti avoir reçu 900 millions CFA du candidat IBK non moins président sortant. Mieux, une mise en garde voilée de la présidente Madiassa Dagnogo était même diffusée au Journal télévisé de la veille.

Recevant une délégation d’observateurs, elle indiquait ne pas être intimidable par qui que ce soit et ira au bout de sa mission sans tenir compte d’éléments extérieurs qui tenteraient de la distraire.
Avec les candidats mécontents qui mettent la pression, un bénéficiaire pourrait sortir des rangs : Soumaila Cissé. Malgré les différences de tendances selon les QG des partis politiques, il est clair que le chef de l’opposition talonne le Chef de l’État. Seulement, ses alliés seront-ils prêts à s’unir autour de lui ?

Cela est connu, depuis que la question de la candidature unique a été avancée en 2017, les divergences de vues ont pris forme d’où le départ de Modibo Sidibé. Aussi, d’autres candidats décidés à constater les résultats du premier tour se voient aussi à la seconde place. Tous prédisent un face-à-face avec IBK qu’ils se voient gagner. Une cacophonie qui pourrait bien diviser, facilitant la tâche au candidat issu du RPM, parti présidentiel.

En tant que chef de file ainsi que leader le mieux coté après l’actuel locataire de Koulouba selon les chiffres, Soumy devra faire jouer son leadership. Il est question d’avoir les aptitudes du rassembleur pour que tous soient avec lui pour le second tour prédit. Ce qui n’a pas été le cas lors de la campagne pré-électorale, car des candidatures ont fini par prendre forme mettant en bloc l’unité de l’opposition.
Si certains laissaient entendre qu’ils iraient avec lui en cas de second tour, ces derniers s’y voient plutôt sans lui, car IBK est le challenger évoqué du bout des lèvres.

Finalement, est-ce que les réserves émises sur l’acceptation des résultats du vote permettront d’unir l’opposition et avoir un candidat unanime si le second tour est acté ? Rien n’est sûr car si Soumy a tout à y gagner, il pourrait aussi avoir tout à perdre.

L’appétit vient en mangeant et la sincérité n’a jamais été réelle en politique. La preuve avec l’absence inexpliquée de 6 candidats des 23 opposés à IBK au nom de l’alternance. On doit donc s’attendre à des surprises retentissantes lors des alliances pour le second round de la présidentielle malienne.

Idrissa Keita



 

 

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