Vieille d’une vingtaine d’années maintenant, la bibliothèque de Timbi Madina dans la préfecture de Pita n’a quasiment plus de lecteurs. Elle est riche en documents, mais les lecteurs se font de plus en plus rares, ce, en dépit des sensibilisations faites par les autorités locales.
Les rayons de la bibliothèque sont remplis de divers livres de littératures, mais en réalité seul le gérant de ladite bibliothèque passe tout son temps à feuilleter les documents.
« Avant, on pouvait avoir 5 à 10 lecteurs par jour. Mais actuellement, parfois, c’est 2 ou 3 lecteurs. Il arrive des moments où on ne voit personne » a regretté le gérant de ladite bibliothèque.
Les tables et chaises pour les lecteurs en font foi. Aucun apprenant ou lecteur n’a mis pied dans la bibliothèque depuis un bon moment, a-t-il ajouté.
Pourtant, le montant à payer pour une année de lecture s’élève à dix mille francs. Malgré ce montant, les abonnés se comptent au bout du doigt à tel point que les livres ont fini par nouer ‘’une amitié’’ avec la poussière.
« Même les directeurs d’école jusqu’à présent, ils ne sont pas venus ici d’abord. A part ça aussi, il y a ceux qui sont en charge de l’éducation dans cette localité, c’est-à-dire le DSSE même eux, depuis que cette bibliothèque a été relancée, ils ne sont pas encore venus. Ça fait plus d’un an » a encore fustigé le gérant de la bibliothèque.
Au niveau des autorités locales, on affirme que des démarches ont été menées pour encourager les uns et des autres à fréquenter ce temple de savoir.
« Nous avons fourni beaucoup d’efforts. Il faut amener les gens à lire. Il ne suffit pas de bénéficier des livres et de les garder. Ce n’est pas notre souhait. Pour nous, c’est de faire une sensibilisation au niveau des enseignants, des proviseurs et même les parents d’élèves pour qu’ils puissent nous aider à amener les élèves à lire » a confié Mamadou Saliou Sow, 3ème vice maire de Timbi Madina.
Une chose reste claire, la culture de la lecture demeure encore un défi à relever en Guinée malgré les sensibilisations faites à Conakry lors de la capitale mondiale du livre.
Mata Malick Madou
