Edito : le syli national, cet objet de pilotage à vue de paul put

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La Guinée, à l’instar de nombreux pays africains, est engagée dans la CAN 2019 en terre Égyptienne. Après sa dernière sortie en 2015 en Guinée Équatoriale où le SYLI a fini en 1/4ème  de finale face au Ghana (0-3) , le football national a fait sa mue. L’absence au Gabon durant la CAN 2017 a permis de revoir le système du sport roi. Une mise sous tutelle de la FEGUIFOOT est passée par là et au finish un bureau exécutif élu en Février 2017.

Lentement mais surement, l’œuvre de construction d’un football émergent à l’horizon 2025 se réalise patiemment et méthodiquement. Ce rêve caressé par les dirigeants de la FEGUIFOOT a conduit à recruter en Mars 2018 Paul Put. Le technicien Belge de 62 ans a été nommé à la tête du Syli national, pour une durée de 2 ans. Celui qui avait coaché la Gambie, le Burkina Faso et le Kenya avait de bons souvenirs.

Sauf qu’avec les débuts ratés du SYLI à la CAN 2019, la donne a changé. Le onze national fit la renommée de Madagascar en mordant la poussière face à un pays qui était à son 1er  match de la compétition pour une 12ème participation de la Guinée. Pire la défense encaissa 2 buts pour finalement offrir un match nul médiatisé par les relais internationaux (Canal +, RFI, RTI, AFRICA 24….) comme une victoire des Malgaches.

Au lieu d’un mea-culpa, c’est le gardien Aly Keita qui est victime du sélectionneur. Le keeper aurait été le maillon faible provoquant l’entrée de la balle à deux prises dans les filets selon le sélectionneur. Démoralisation qui aura ses effets lors du second match où le SYLI s’inclinera face au Nigeria (0-1) ratant totalement son entrée. Le manque de soutien de PAUL PUT en est pour beaucoup même si dans le jeu, la défense fut statique avec des attaquants totalement perdus. Aucun duel n’a été favorable au milieu, exposant les pachydermes à la merci des Super Eagles.

Finalement Malgré sa bonne volonté, NABY KEITA n’aura pas été dépositaire du jeu car à court physiquement dans une compétition relevée où ne s’affronte que les joueurs compétitifs  et athlétiques à plus de 70%. Cette défaite a même conduit PAUL PUT à l’éloigner des entraînements donnant raison à son Manager du côté de Liverpool. On comprend donc que Sadio DIALLO devait être sélectionné pour cette CAN 2019 sachant pertinemment que Naby KEÏTA et Ibrahim TRAORÉ reviennent de blessure. Au vu de sa saison, son talent et du rôle qu’il pourrait jouer dans l’équipe actuelle, il était une option à ne pas négliger.

Pourtant, PAUL PUT avait reconnu que la plupart des joueurs ne jouent pas assez dans leurs clubs respectifs et malgré cela, il les aligna dans une compétition de haut niveau comme la Coupe d’Afrique des Nations.  Déplorable pour tout féru , fan ou observateur avisé du foot quand on sait que le coach avait à sa portée des joueurs qui sont actuellement actifs et même des locaux qui pouvaient mieux donner.

On ne peut que constater que tous les avants-centres de sa liste ont le même profil (attaquants de pointe) avec milieux au poste de fixes (des 6 et 8).

Ces réalisations procèdent de la mise en œuvre pratique d’un pilotage à vue sans planification stratégique. De toute évidence, dans cette âpre bataille pour l’édification d’une sélection compétitive et acceptée des Guinéens, il faut reconnaître que l’humiliation des débuts du SYLI à la CAN 2019 passe mal.

En somme, il s’agira de constater les dégâts afin de construire un football international, prospère et solidaire car le casting a été des plus mauvais. La famille du sport-roi n’y croit plus fermement au vu du management de PAUL PUT pour cette campagne ratée en Alexandrie lors durant la 12ème  participation guinéenne à la Coupe d’Afrique des Nations.

Idrissa Keita

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