Devoir de mémoire : l’histoire de yaguine et de fodé dans les oubliettes

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Les familles de Yaguine et de Fodé, deux jeunes guinéens ayant perdu leur vie en 1998 à bord d’un avion de la Compagnie Sabéna alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, attendent toujours réparation.

Famille de Yaguine et Fodé lors d’une Assemblée ordinaire de Iday

Vingt ans après ce drame, qui a suscité l’indignation générale, les deux familles, constituées en association, multiplient les bouchées doubles pour réclamer justice dans cette affaire.

Au cours d’une assemblée ordinaire tenue à Conakry, l’ONG Iday Internationale créée le lendemain du drame, a réitéré sa détermination à accompagner les familles.

« Il y a eu des promesses que les responsables de la Compagnie Sabena nous ont tenues face à l’Etat guinéen. C’est-à-dire, de prendre deux membres de chaque famille et les emmener pour étudier en Belgique et en plus y travailler pour mieux aider leurs parents. Nous sommes partis au ministère de la sécurité pour confectionner des passeports. A notre grande surprise, deux semaines après, on nous fait remplacer par d’autres personnes qui ne sont pas membres de la famille Tounkara. Les deux membres qui ont été choisis au compte de la famille choisie sont tous partis » a révélé le frère aîné de Fodé Tounkara.

De son côté, Sékou Tounkara a expliqué les circonstances dans lesquelles les deux membres choisis par sa famille ont été empêchés de voyager sur la Belgique.

« On avait personne derrière nous qui pouvait suivre cette affaire. Nous sommes issues d’une pauvre famille. Jusqu’à présent, le voyage n’a pas eu lieu et la famille n’a pas été dédommagée » déplore-t-il.

Egalement présente à cette assemblée, la mère de Feu Fodé a décrit l’état de pauvreté dans laquelle la famille est actuellement plongée.

« Nous vivons dans la pauvreté. Depuis la mort de mon fils, nous attendons toujours les résultats des enquêtes en vain »  a-t-elle témoigné à l’assistance.

A son tour, Almamy Koita, père de Yaguine Tounkara a profité de l’occasion pour prodiguer de conseils à l’endroit des jeunes tentés par l’aventure.

Pour rappel, Yaguine et Fodé, avant de s’embarquer, avaient adressé une lettre aux autorités africaines à laquelle, ils ont attiré leur attention sur la nécessité pour les gouvernements d’œuvrer pour assurer une meilleure éducation aux jeunes.

Mata Malick Madou

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