A nnoncée avec fracas, la manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution(FNDC) s’est effectivement tenue ce lundi 14 octobre 2019. Après la surenchère entretenue par les uns (manifestants, ndlr) et l’assurance affichée par les autres (autorités), en attendant la trouvaille d’un compromis plausible, l’heure semble désormais tournée vers le bilan de ladite journée et l’analyse des situations qui auraient pu faire l’objet d’un risque réel pour la quiétude et la stabilité du pays.
En effet, bien que la journée de manif organisée du coté de Labé (capitale de la Moyenne Guinée et fief de l’opposition, ndlr) contraste avec le reste des villes ayant connu la manifestation d’hier, il apparait clair que, pour l’ensemble des protagonistes de la scène publique, les guinéens semblent loin de s’accoutumer au pacifisme et à la courtoisie qui devraient caractériser l’exercice et la jouissance des libertés fondamentales, en l’occurrence, celles en rapport aux manifestations publiques. Seul cas de relative réjouissance, l’attitude républicaine observée par les forces armées enrôlées dans les PA (Postes d’Appui, ndlr).
Des bilans sur le terrain de la confrontation
Loin d’être tendancieuses ou antinomiques, les informations glanées çà et là, qu’elles soient de sources officielles ou non, démontrent l’effectivité d’une journée hautement électrique dans la capitale et certaines villes guinéennes.
Officiellement, au terme des bilans, le gouvernement dénombre deux morts dont un gendarme en service à Mamou.
Parallèlement, pour le compte de la même journée, outre les partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile comme l’OGDH, comptabilisent le bilan de la journée à cinq morts dont un gendarme.
Lien : http://guineeactuelle.com/manifestation-du-14-octobre-voici-le-bilan-fourni-par-logdh
Destruction des PA, une illustration du caractère républicain de l’armée
Relativement à ce bilan publié par l’OGDH, la situation que représentaient les PA, installés tout au long de l’axe Bambeto-Cosa, était véritablement source de frayeur la plus absolue. En ce sens que, sur le plan interne, la réputation qui tourne autour de l’armée guinéenne depuis le 28 septembre 2009, est de plus en plus sinistrée.
Réellement, nul doute n’existait à l’idée selon laquelle, les PA et les manifestants seraient en situation conflictuelle de haute intensité. Mais, à l’aune de l’ampleur de la détermination des manifestants et de la discipline affichée par les forces armées guinéennes, rien ne fut de tel.
Conséquemment à cela, les prévisions des analystes les plus pessimistes n’ont point été totalement irréalisées. Car, les PA situés dans les quartiers : Wanidara, Cosa, Koloma, Dar-Es-Salam, Hamdallaye, … ont tous été saccagés par des manifestants en rage. Pis, ce saccage s’est aussi suivi d’une disparition complète des armes et munitions s’y trouvant. Vol par des manifestants aux velléités dangereuses ou relocalisation par les services compétents ? Les prochains jours nous en édifieront davantage.
Par ailleurs, l’aspect le plus rassurant dans cette affaire réside dans le fait qu’en prélude à la journée du 14 octobre, un communiqué de l’état-major de l’armée guinéenne, sans pour autant préciser si les PA en faisaient partie ou non, instruisait à tous les militaires guinéens de rejoindre leurs casernes. Ce communiqué les invitait aussi à observer un comportement républicain. Cette note venant des plus hautes militaires, illustre-t-elle l’attitude des forces armées à ne point riposter contre les attaques frontales des manifestants ? Tout semble converger dans ce sens.
En tout état de cause, ce pan précis de la journée du 14 dénote, sans ambages, d’une illustration évidente des résultats positifs à mettre à l’actif du processus de restructuration des forces de défense et de sécurité (FDS), laquelle restructuration fut amorcée depuis 2010 en république de Guinée.
Ché De Vinci
